L’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand est mort à l’âge de 76 ans des suites “d’un cancer agressif” – Il fut également producteur et animateur de télévision mais aussi réalisateur de docus et de films
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 21, 2024
L’ancien ministre français de la Culture et homme de télévision Frédéric Mitterrand est mort jeudi à Paris à l’âge de 76 ans, après une lutte de “plusieurs mois contre un cancer agressif”, a annoncé sa famille à l’AFP. Neveu de l’ancien chef de l’Etat François Mitterrand, ministre sous le président Nicolas Sarkozy, cette personnalité inclassable, grand cinéphile, avait annoncé en avril 2023 être “malade”, sans en dire davantage. “La mort de Frédéric Mitterrand me bouleverse.
Une amitié de plus de 60 ans nous liait d’une affection inaltérable. Il a tout au long de sa vie servi les arts avec passion, érudition et amour. Notre fidélité commune pour François Mitterrand nous unissait profondément”, a réagi sur X (ex-Twitter) l’ancien ministre socialiste de la Culture Jack Lang.
Egalement écrivain, Frédéric Mitterrand n’hésitait pas à confesser sa “mauvaise vie”. Il a ainsi fait le récit en 2005 de ses errances sexuelles et tarifées en Thaïlande et au Maghreb.
D’abord salué, le livre suscitera ensuite la polémique, l’obligeant à se défendre de toute relation avec des mineurs ou d’apologie de la pédocriminalité. Né le 21 août 1947 dans les beaux quartiers à Paris, Frédéric Mitterrand s’est fait un nom grâce au petit écran.
“Etoiles et toiles” est le nom de la première émission qu’il anime à la télévision à partir de 1981 : il y ressuscite avec flamboyance les stars, surtout les actrices, et décortique les grands films. L’homme insuffle sa cinéphilie au spectateur, captivé par cette voix lancinante, au phrasé reconnaissable entre tous.
Malgré son nom, il refuse de marcher sur les traces d’un oncle qu’il admire. Il adhère en juin 1993 au Mouvement des radicaux de gauche (MRG). En mai 1995, il apporte son soutien à Jacques Chirac, candidat de droite à la présidence.
Nommé à la tête de la Villa Médicis à Rome par le président Sarkozy en 2008, il rentre dans la capitale française quelques mois plus tard pour prendre le ministère de la Culture, jusqu’à l’élection présidentielle de 2012, perdue par la droite.
A ce poste, il a notamment conduit de grands chantiers, lancés pour certains avant son arrivée : le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) à Marseille (sud-est) ou la Philharmonie de Paris, qui comprend une grande salle de concert et des espaces d’exposition.