L’acteur, scénariste et réalisateur Jean-Pierre Bacri est décédé à l’âge de 69 ans des suites d’un cancer annonce son agent – Il était une figure du cinéma Français
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 18, 2021
L’acteur et scénariste Jean-Pierre Bacri est mort lundi d’un cancer à l’âge de 69 ans, a indiqué à l’AFP son agente Anne Alvares-Correa. “Il est mort en début d’après-midi”, à Paris, a déclaré l’agente à l’AFP. L’homme, figure du théâtre et du cinéma français, occupait une place de choix auprès du public pour ses rôles d’anti-héros râleurs et désabusés mais profondément humains. Il avait écrit plusieurs pièces de théâtre et des films avec Agnès Jaoui, qui fut aussi sa compagne. Jean-Pierre Bacri a été récompensé cinq fois aux César, où il a reçu quatre fois le trophée du meilleur scénario avec Agnès Jaoui, pour “Smoking/No Smoking”, “Un air de famille”, “On connaît la chanson” et “Le Goût des autres”, et une fois celui du meilleur acteur dans un second rôle pour “On connaît la chanson”.
Le comédien et auteur confiait il y a quelques années ne pas aimer les héros. Je “ne crois pas aux types éclatants de bonheur”: “traquer le vécu, la sobriété, la pudeur”, “refuser la tricherie” est une profession de foi. Son talent a éclaté au côté d’Agnès Jaoui qu’il rencontre en 1987 au théâtre dans “L’anniversaire” de Pinter. Très vite, les “Jacri” — comme les surnommait Resnais — ont mis en commun leur humour acide et leur don d’observation pour écrire à quatre mains. Leur première pièce “Cuisine et dépendances” (1992) est un succès vite adapté au cinéma, tout comme “Un air de famille” (1996).
Jean-Pierre Bacri est né le 24 mai 1951 à Castiglione en Algérie. En 1962, la famille quitte l’Algérie pour s’installer en France, à Cannes. Issu d’un milieu modeste, son père est facteur et sa mère est au foyer. Grâce à son père, ouvreur le week-end dans un cinéma de la ville, il va découvrir le septième art. Son bac en poche, il s’inscrit en fac de lettres et se destine à l’enseignement. Pour gagner son indépendance, il fait des petits boulots, et travaille notamment dans une banque. Un jour, il décide de tout quitter et part s’installer à Paris.
Entraîné par une amie dans un cours de théâtre, et rattrapé par sa fibre artistique, il s’inscrit au Cours Simon. Il débute au théâtre dans des pièces mises en scène par Jean-Pierre Bouvier (Lorenzaccio, Don Juan, Ruy Blas). Parallèlement, il se lance dans l’écriture de pièces et commence à se faire connaître (Tout simplement, Le timbre…) En 1979, il reçoit le Prix de la Fondation de la vocation pour sa pièce Le doux visage de l’amour. Après quelques apparitions au cinéma, il décroche, en 1982, un rôle de proxénète dans le film policier d’Alexandre Arcady, Le Grand Pardon.
Ce rôle le révèle au grand public, et dès lors il va enchaîner les seconds rôles; La septième cible, Subway, L’été en pente douce, Mes meilleurs copains, La Baule-les-Pins…
Parallèlement, il poursuit sa carrière sur les planches et lors des répétitions de la pièce L’Anniversaire d’Harold Pinter, en 1986, fait la rencontre de la jeune comédienne Agnès Jaoui. Cette rencontre amorce un tournant dans sa vie et sa carrière. Très complices, les deux comédiens vont rapidement travailler ensemble. En 1991, ils écrivent à quatre mains leur première pièce; Cuisine et dépendances, adaptée au cinéma dès l’année suivante devant le vif succès remporté sur les planches (Molière de l’auteur en 1992). Le duo poursuit son ascension avec l’écriture de scénarios Smoking/No Smoking (1993), Un air de famille (1996), On connaît la chanson (1997), et remportent deux Césars du meilleur scénario (Smoking/No Smoking et Un air de famille).
La consécration arrive en 2000, le duo remporte le César du meilleur film et celui du meilleur scénario avec Le goût des autres. En 2004, le couple réalise son deuxième film, Comme une image, qui obtient le prix du scénario au Festival de Cannes. Ils réalisent par la suite deux autres films; Parlez-moi de la pluie (2008), et Au bout du conte (2013).
En dehors de son duo avec Agnès Jaoui, l’acteur ne cesse d’allonger sa filmographie; Didier, Place Vendôme, Une femme de ménage, Les sentiments, Selon Charlie…
En 2012, à l’affiche du film Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer, qui lui vaut une nomination aux César 2013 dans la catégorie meilleur acteur. Il est à nouveau nommé au César du meilleur acteur pour son rôle dans La vie très privée de Monsieur Sim en 2015. En 2017, Jean-Pierre Bacri est à l’affiche de Grand Froid et Le sens de la fête. En 2018, il scelle ses retrouvailles professionnelles avec Agnès Jaoui pour le film Place Publique.
Côté vie privée, Jean-Pierre Bacri a été le compagnon d’Agnès Jaoui, rencontrée en 1986, pendant de nombreuses années.