La vente de voitures neuves a reculé de 88% par rapport à 2019
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 1, 2020
C’est un choc historique pour le secteur automobile. Les immatriculations de véhicules neufs en France ont reculé de 88% par rapport à l’année dernière, ce qui est tout simplement du jamais vu. Aucun effondrement de cette ampleur dans l’histoire du marché automobile français n’a été décelé et on s’attend à un repli de 30% des immatriculations sur toute l’année 2020.
Lors de la crise précédente, en 2008/2009, on était sur des baisses d’immatriculations de l’ordre de 8%. Cette fois, si on additionne les voitures pour les particuliers et les véhicules de société, on a vendu 28.000 automobiles le mois dernier contre 232.000 en avril 2019. Si les concessions étaient fermées, les ventes se sont faites par des livraisons de voitures commandées avant le confinement, notamment pour le personnel médical qui avait besoin de rouler, mais aussi de la part des administrations comme la police, la gendarmerie et les pompiers.
Ceux qui ont acheté des voitures neuves étaient souvent liés aux professions qui ont continué à se déplacer pour lutter contre le Covid-19. Finalement, on se rend compte, avec les immatriculations de voitures, de l’impact du confinement sur notre économie. Le moteur a calé et on ne s’en rend pas forcément compte, pendant cette période de confinement où on continue à toucher un salaire, même au chômage partiel, et où on continue à percevoir des prestations sociales.
L’État au soutien des constructeurs automobiles
Pour compenser les pertes, l’État injecte, depuis bientôt 8 semaines, des milliards pour remplacer tous les milliards que les acteurs économiques, les industriels ne produisent plus. L’industrie automobile pourra se relever d’un tel choc mais elle va, là encore, avoir besoin d’un coup de pouce de l’État, avec des primes à l’achat de véhicules neufs.
La filière réclame notamment une prime pour acheter des voitures électriques ou hybrides rechargeables afin d’éviter les erreurs des primes de 2008/2009 où on avait distribué de l’argent public qui avait servi à acheter des voitures de marques françaises mais fabriquées à l’étranger.
Avec l’électrique et l’hybride, on est sur des productions haut de gamme et fabriquées en France. Avec l’électrique, on soutient donc les constructeurs et les emplois. Il ne faut jamais oublier que l’automobile au sens large représente environ un emploi industriel sur dix dans le pays.
Le marché des véhicules électriques plébiscité ?
Les modèles électrique et hybride coûtent plus cher, d’où l’intérêt d’injecter des primes et des aides d’État sur ces modèles là. Si le marché des voitures électriques ne représente que moins de 5% de la production des marques françaises, ce trou d’air généré par la crise du coronavirus peut aussi enfin faire décoller le marché des véhicules “zéro CO2”.
Il faut peut-être cet électrochoc pour structurer la filière électrique avec des fabricants européens de voitures, de batteries et de bornes rechargeables.Car on peut supposer qu’à la sortie du confinement, les Français vont préférer prendre leurs voitures individuelles plutôt que des transports en commun bondés.
On peut également supposer qu’ils ne voudront plus passer une heure dans les bouchons pour aller travailler et respirer les vapeurs de pots d’échappement. Face à ces différentes envies, la voiture électrique est une réponse industrielle, à condition qu’on ait envie de consommer et de changer de voiture.