La récolte française 2023 de pommes de terre est en hausse de 12,7% par rapport à l’année catastrophique de 2022 – L’interprofession déplore des pertes de plus en plus importantes liées aux conditions climatiques en Europe

La récolte française 2023 de pommes de terre est en hausse de 12,7% par rapport à l’année catastrophique de 2022, selon un premier bilan de l’interprofession, qui déplore des pertes de plus en plus importantes liées aux conditions climatiques en Europe.

La France, premier exportateur mondial et deuxième producteur européen derrière l’Allemagne, a “produit plus de 6,8 millions de tonnes de pommes de terre en 2023”, a déclaré Francisco Moya, président du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), lors d’une conférence de presse à Paris.

“On retrouve des rendements proches de la moyenne décennale, plus conformes aux surfaces emblavées, avec 2,3% de hausse de surfaces cultivées”, a-t-il rapporté.

Un soulagement après les 6 millions de tonnes produits en 2022, le pire rendement en plus de 25 ans, du fait de la sécheresse et d’une chaleur extrême qui avaient rabougri les tubercules.

Mais en 2023, a rappelé M. Moya, les agriculteurs ont fait face à la fois à “une forte sécheresse puis à des pluies incessantes”. “Les plantations ont pris trois semaines à un mois de retard, ce qui a repoussé d’autant la récolte, qui était très difficile dans certaines zones à cause de pluies continues depuis octobre”, a-t-il détaillé.

Si la récolte est en hausse dans les Hauts-de-France (+21,6% en Picardie, +13,2% dans le Nord-Pas-de-Calais), première région de production, il y aura des pertes, encore non chiffrées, dans des zones où les sols contiennent encore trop d’eau après les dernières inondations.

“Même si on arrive à récolter une partie de la production, une partie sera perdue (…). Il y a aura quelques débouchés dans la transformation industrielle, par exemple en alimentation animale”, a indiqué M. Moya.

Plusieurs pays d’Europe ont été frappés par les intempéries, avec des interruptions de récolte. Le nord de la France, l’ouest de la Belgique et les régions côtières des Pays-Bas ont été les plus touchés, selon les représentants des producteurs du nord-ouest européen (NEPG, regroupant France, Allemagne, Belgique et Pays-Bas).

Fin novembre, le NEPG indiquait que la plupart des surfaces restant à récolter se trouvaient aux Pays-Bas et en Belgique, avec des pertes potentielles estimées entre 10 et 15%.

Les conditions météorologiques difficiles, voire extrêmes, tendent à devenir la norme, a constaté M. Moya, en soulignant par ailleurs la fidélité des consommateurs en France, où sont consommés 50 kg de pommes de terre par habitant et par an.