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La Nasa fête ses 60 ans et son futur est bien incertain

Écrit par sur juillet 29, 2018

ESPACE – Le 4 octobre 1957, les Etats-Unis ont la gueule de bois: l'URSS est la première nation à envoyer dans l'espace un satellite, Spoutnik 1. Si le pays rattrape son retard avec Explorer 1 en février, les Américains sont choqués. En réaction, ils créent, il y a 60 ans jour pour jour, le 29 juillet 1958, la Nasa.

C'est le début de la course à l'espace qui finira par permettre à Neil Armstrong et Buzz Aldrin de poser le pied sur la Lune le 21 juillet 1969.

Aujourd'hui, la Nasa peine à se réinventer dans un secteur où se côtoient de plus en plus d'agences spatiales internationales et d'intérêts commerciaux. Notamment à cause d'un budget qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il était, même s'il est encore bien supérieur à celui de ses concurrents.

Son ambition est de renvoyer l'Homme dans l'espace lointain, sur la Lune au cours de la prochaine décennie et sur Mars d'ici les années 2030. Mais des problèmes de financements pourraient mettre un coup d'arrêt à ces ambitions, qui changent également à chaque nouveau président.

Montée en puissance

En 1957, l'Union soviétique envoie son premier satellite dans l'espace avec Spoutnik 1, alors que les tentatives américaines, principalement sous les auspices de l'armée, échouent piteusement.

Le président de l'époque, Dwight D. Eisenhower, appelle alors le Congrès à créer une agence spatiale civile et séparée. Le 29 juillet 1958, il signe la loi créant la National Aeronautics and Space Administration (Nasa).

Les Soviétiques remportent malgré tout une autre manche en avril 1961, quand Youri Gagarine devient le premier homme dans l'espace. Un mois plus tard, le président américain John F. Kennedy dévoile des plans pour envoyer un homme sur la Lune à la fin des années 1960.

Le programme Apollo est né. En 1962, l'astronaute John Glenn devient le premier Américain en orbite autour de la Terre. Et en 1969, Neil Armstrong entre dans l'Histoire comme le premier homme à marcher sur la Lune.

Instrument géopolitique

"Apollo fut une démonstration unilatérale du pouvoir d'une nation", se souvient John Logsdon, professeur émérite au Space Policy Institute de l'Université George Washington. "C'est le fait que Kennedy ait décidé d'utiliser le programme spatial comme un instrument déclaré de concurrence géopolitique qui a fait de la Nasa un instrument de politique nationale, avec une part budgétaire très importante", dit-il à l'AFP.

Pendant l'ère Apollo, pas moins de 5% du budget national est allé à la Nasa. Aujourd'hui, cette part est passée à moins de 0,5% du budget fédéral (soit près de 18 milliards de dollars par an), et la Nasa ne joue plus le même rôle dans la politique nationale, selon John Logsdon.

Pour autant, cela reste bien supérieur aux agences nationales d'autres pays. Et l'agence a connu d'autres épisodes de gloire dans les années 1980, comme la naissance du programme de navettes spatiales, puis en 1998, avec le début des opérations de la Station spatiale internationale (ISS). Elle est également à l'origine d'une grande partie des découvertes scientifiques réalisées dans le système solaire.

Mais qu'en sera-t-il demain?

Lune, armée de l'espace et coopération

Le président Donald Trump a défendu un retour sur la Lune, appelant à une passerelle lunaire qui permettrait à un flux continu de vaisseaux spatiaux et de personnes de visiter la Lune, et qui servirait de point de départ pour Mars. Avec en ligne de mire une mission d'équipage sur la Lune dans seulement cinq ans, la Nasa prévoit de consacrer à l'exploration lunaire environ 10 milliards sur un budget de près de 20 milliards de dollars pour 2019.

Un projet qui a été accueilli avec scepticisme par certains scientifiques, d'aucuns n'y croyant pas quand d'autres se demandent tout simplement si un programme si coûteux sera vraiment utile.

Donald Trump a également appelé à la création d'une force spatiale, une sixième branche de l'armée qui serait axée sur la défense des intérêts américains.

La Nasa a longtemps été considérée comme un leader de l'innovation spatiale, mais fait face à une sérieuse concurrence aujourd'hui.

"Vous avez quelque chose comme 70 pays qui sont d'une manière ou d'une autre impliqués dans l'activité spatiale", rappelle John Logsdon.

Plutôt que de rivaliser avec les agences spatiales internationales, "l'accent a été mis sur la coopération" pour réduire les coûts et accélérer l'innovation, a déclaré Teasel Muir-Harmony, conservateur au Musée national de l'air et de l'espace.

Un problème de navette

L'ancien responsable de la Nasa, Charles Bolden, a mis en garde contre la répétition des erreurs de l'ère des navettes, lorsque les États-Unis ont mis fin à leur programme sans autre vaisseau spatial prêt à prendre la relève. "Nous ne pouvons tolérer un autre vide comme celui-là", a déclaré Bolden.

Les années à venir seront effectivement capitales pour la Nasa, alors qu'elle pourrait bien se retrouver privée d'accès à l'espace pour ses astronautes, ses contrats passés avec SpaceX et Boeing pour des capsules de transport privées ont pris du retard.

Car l'agence ne peut plus envoyer seule des astronautes dans l'espace depuis 2011, lorsque son programme de navettes spatiales a pris fin au bout de 30 ans. Elle doit aujourd'hui payer 80 millions de dollars par siège à la Russie. Un contrat qui devrait s'achever fin 2019. Mais les navettes des deux sociétés américaines ont pris pas mal de retard.

Espérons que les astronautes de la Nasa ne se retrouve pas cloués au sol pour son 61e anniversaire.