La corrida bientôt interdite aux mineurs de moins de 16 ans, en raison des “risques de traumatisme” pour les plus jeunes ? Le Sénat répond “non”, pour l’instant, après un examen hier en commission des lois
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 7, 2024
Le Sénat a examiné hier, en commission, la proposition de loi visant à interdire la corrida et les combats de coqs en présence de mineurs de moins de 16 ans. Cette dernière avait été déposée le 27 mars dernier par les sénateurs Samantha Cazebonne (Renaissance) et Arnaud Bazin (LR). Cela fait plus d’une vingtaine d’années que la lutte contre la corrida et les spectacles associés fait rage, mais en vain.
En 2022 encore, le député LFI Aymeric Caron (aujourd’hui apparenté au Nouveau front populaire) était parti au front et avait déposé une proposition de loi visant à abolir la corrida. Il avait finalement retiré son texte.
Après un premier examen ce mercredi, le Sénat a donné son premier feu rouge, indique l’AFP, selon diverses sources parlementaires. Pour justifier le rejet, le rapporteur Horizons Louis Vogel a notamment épinglé les «sanctions pénales disproportionnées» contenues dans le texte, pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
«L’intervention du législateur dans les traditions locales reconnues comme légitimes ne peut se faire sans concertation avec les collectivités, qui réglementent déjà les spectacles et le fonctionnement des écoles taurines», a encore estimé le sénateur auprès de l’AFP.
«Il ne s’agit pas là d’un débat pour ou contre la corrida mais d’une discussion juridique», or «il ne faut intervenir dans le cercle familial que d’une main tremblante», a-t-il ajouté.
Pour défendre cette nouvelle proposition de loi, les sénateurs insistent sur les conséquences de ces représentations sur la psychologie de l’enfant.
«Un ensemble de psychiatres et psychologues français mettent ainsi en garde contre le traumatisme que peut générer le fait d’assister à des scènes violentes sous des applaudissements d’adultes de confiance, auprès de qui il sera difficile de faire admettre la tristesse ou l’anxiété provoquées (…)», avait précisé Samantha Cazebonne dans un communiqué publié en octobre dernier.