Jura. Les vignes sous la menace du gel : « Je vérifie plusieurs fois dans la nuit la température »
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 24, 2024
Ce matin, on était à -1,4°C à 7 h », note Laurent Bert, responsable de l’exploitation viticole du lycée agricole de Montmorot qui, mardi 22 avril, a pu constater les premières attaques du gel. « Je reviens tout juste des vignes. Au minimum, elles ont subi un stress », constate-t-il sans se risquer à tirer un bilan définitif. Il faut dire qu’à ce moment-là, le gel menace encore. Et que les souvenirs du terrible épisode de 2021 remontent à la surface.
Nuits de veille
Comme les autres viticulteurs jurassiens, Laurent Bert vit des nuits angoissantes depuis les premières alertes au gel du lundi 22 avril. « On a des capteurs dans les vignes et je vérifie plusieurs fois dans la nuit la température », explique le viticulteur qui se préparait alors à une longue vieille. « Je pense qu’on reste exposé au risque de gel au moins jusqu’à la nuit de vendredi à samedi. »
Des bougies dans les vignes
Laurent Bert a pourtant pris des mesures pour lutter contre le gel. Il a allumé des bougies dans les endroits les plus exposés mais il ne peut pas tout se permettre.
On protège en priorité les vignes à haut rendement les plus exposées. Je pense aux vignes situées dans des fonds ou dans des combles. Mais compte tenu du coût des protections, il faut tenir compte du rendement. Il peut y avoir des situations où ce n’est pas rentable de protéger la vigneLaurent Bert, responsable des vignes du Legta Montmorot
« Il faut bien réfléchir… »
Laurent Bert a donc choisi de protéger un hectare des plantations de Savagnin, Poulsard et Chardonnay du lycée agricole.
Un hectare cela représente environ 25 % de notre surface. Il faut comprendre qu’une bougie coûte entre 13 et 15 euros pièce et qu’elle dure quatre heures. Donc, pour faire une nuit complète, il faut compter deux bougies par emplacementLaurent Bert, responsable des vignes du Legta Montmorot
On l’aura compris, tout cela peut revenir fort cher en fonction de la durée de l’épisode de gel. Moralité : « Il faut bien réfléchir avant de mettre en place une protection. Si on a une vieille vigne qui donne peu, est-ce que ça vaut la peine de la protéger ? »