Jour J pour les résultats du bac 2015 : la tension monte
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juillet 7, 2015
Journée de grande émotion pour les centaines de milliers de candidats au bac 2015 : ils savent enfin ce mardi s'ils sont reçus, avec ou sans mention, admis au rattrapage ou déjà recalés. Deux possibilités pour connaître ses résultats : se rendre dans son centre d'examen où les listes seront affichées, ou bien sur le site du ministère de l'Éducation nationale. L'attente sera plus ou moins longue selon les académies, qui publient leurs résultats entre 8 heures et 15 heures, et selon les filières. Signe de l'angoisse, les mots-dièse (hashtags) #résultatsbac et #bac2015 faisaient partie des thèmes les plus commentés sur Twitter dès lundi après-midi : "J'en peux plus d'attendre là", "Stress, stress, stress", pouvait-on lire.
Mardi matin, la tension montait, toujours sur Twitter, où les candidats ont déversé leurs impressions au fur et à mesure du déroulé des épreuves démarrées mi-juin. "Ça va être le pire trajet jusqu'au bahut", écrit @SnivelThot. Un autre conseille de retweeter la photo d'un trèfle à quatre feuilles "si tu veux avoir ton nom sur la feuille mardi". "Ce moment bizarre avant la révélation du #Bac2015, c'est unique", soupire @MaelGuillerey. Pour "les jeunes de milieux favorisés dans les bonnes sections, qui travaillent bien, le problème d'avoir le bac ne se pose pas. L'enjeu, c'est d'avoir telle ou telle mention", souligne la sociologue Marie Duru-Bellat. Certes, la plupart des lycéens savent où ils iront dans l'enseignement supérieur avant même les résultats de l'examen, mais "sur un CV, un bac mention très bien, ce n'est pas mal quand même. Même si on sait que c'est essentiellement grâce aux options", précise-t-elle.
170 000 examinateurs et correcteurs mobilisés
Autre avantage pour les 10 % des meilleurs bacheliers par filière de chaque lycée, la possibilité de bénéficier d'un droit d'accès aux formations sélectives de l'enseignement supérieur public. Le ministère espère que ce dispositif, lancé discrètement l'année dernière, prendra de l'ampleur. Aux recalés, on conseille le plus souvent de redoubler. Mais il existe aussi des formations accessibles sans le bac : certains BTS privés, la capacité de droit, la capacité de gestion, des écoles dans le secteur sanitaire et social…
Pour les candidats dont la moyenne sera supérieure ou égale à 8, mais inférieure à 10, tout n'est pas perdu, ils peuvent encore décrocher leur diplôme lors des oraux de rattrapage qui se dérouleront jusqu'à vendredi. Le taux de réussite quasi définitif de la session 2015 sera connu samedi soir. Une session de remplacement est organisée en septembre pour ceux qui n'ont pas pu passer les épreuves en juin. Cette année, 684 734 candidats étaient inscrits à l'examen. Le bac est une gigantesque machine qui a mobilisé 170 000 examinateurs et correcteurs dans plus de 4 200 centres d'examen.
En 2014, le taux de réussite au bac a atteint 88 % toutes voies confondues : 91 % pour le bac général, 90,7 % pour le bac technologique et 82,2 % pour le bac professionnel. La proportion de bacheliers dans une génération est montée à 77,4 %. Le type de baccalauréat obtenu reste très corrélé à l'origine sociale : 77 % des enfants de cadres ont obtenu un bac général en 2013, mais seulement 35 % des enfants d'ouvriers, selon "L'état de l'école 2014" publié par le ministère. Dans le même temps, 9 % des enfants de cadres ont décroché un bac professionnel, contre 41 % pour les enfants d'ouvriers.