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JO 2018 : une cérémonie d’ouverture glacée

Écrit par sur février 9, 2018

La flamme olympique brille désormais dans le ciel de Pyeongchang. Retour sur une cérémonie d’ouverture haute en couleurs et basse en températures…

Les 35000 spectateurs du stade olympique ont bien mérité leur kit de survie… En pénétrant dans ce pentagone éphémère, qui sera détruit à la fin des Jeux paralympiques après avoir servi quatre fois, on se dit qu’une cérémonie d’ouverture à Pyeongchang n’est guère plus douloureuse qu’un match de foot à Sochaux ou Metz en décembre. D’autant que les petits spots placés à côté des sièges donnent l’impression de chauffages individuels… jusqu’à ce qu’on comprenne qu’il s’agit de l’animation lumineuse du spectacle.Avant l’heure H du signal télévisé international, des représentants de taekwondo nord-coréens fracassent tranquillement des briques à main nue, tandis que les chauffeurs de salle apprennent au public le compte à rebours en coréen. Après un premier tableau représentant la paix et une danse sur l’harmonie des quatre éléments (ciel, terre, eau et feu), place au défilé des nations, dont l’ordre est fixé par l’alphabet coréen.

Bermuda et torse nu

Martin Fourcade et les Bleus ont de la chance. 84 délégations (sur 91) précèdent la France et permettent à la centaine de représentants tricolores (athlètes et staff) de rester un peu plus au chaud. Le mercure, lui, commence à baisser et les membres s’engourdissent. Ce qui n’empêche pas les Bermudes de parader… en bermuda et l’impayable porte-drapeau tongien Pita Taufatofua de faire, torse nu et savamment huilé, le tour de l’arène. Il y a deux ans, le skieur de fond des Tonga, auparavant taekwondoïste, arborait la même tenue aux Jeux de Rio. Cette fois, la performance est un cran au-dessus.

Les deux Corées main dans la main

La prestation du duo Trump/Kim Jong-un, en revanche, a tourné court. Deux sosies des présidents américain et nord-coréen, l’un en casquette rouge USA, l’autre en noir, ont ainsi surgi en bas de la tribune de presse et commencé à saluer la foule bras dessus bras dessous. Une irruption qui n’a guère été du goût des organisateurs. Les intrus ont vite été conduits vers la sortie.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, la France ou encore la Japon ont été parmi les pays les plus applaudis, même si l’atmosphère est restée gentiment feutrée. Quelques sifflets ont accompagné l’entrée des sportifs russes sous la bannière de CIO. Le passage des deux Corées sportivement réunifiées a, bien sûr, déclenché l’enthousiasme.

Fourcade : « C’était beaucoup d’émotion »

Porte-drapeau bleu-blanc-rouge, Martin Fourcade a apprécié l’expérience. « C’était beaucoup d’émotion, souffle le double champion olympique de biathlon. J’étais un peu tendu dans les premières secondes. J’étais très ému en voyant les sourires des membres de la délégation française derrière moi. »

Après le défilé, pendant que l’histoire du voyage imaginaire reprend son cours, la plupart des compétiteurs s’engouffrent vite dans leur bus pour le village. Et là, au bout d’une heure quarante-cinq, soit la durée d’un match de foot, le froid pique beaucoup plus qu’à Metz ou à Sochaux… et on prend la route du Club France, distant de moins de 500 m du stade !

Le temps d’entendre le président sud-coréen Moon Jae-in de déclarer ouverts les 23e Jeux d’hiver, d’écouter un quatuor massacrer « Imagine » au cœur d’une gigantesque colombe humaine et de voir Kim Yuna, championne olympique de patinage artistique, allumer la vasque qui portera la flamme jusqu’au soir du 25 février.

Une fois le feu d’artifice terminé, place aux performances et aux émotions…