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Jacques Audiard : «Avant Dheepan, je ne savais pas situer le Sri Lanka sur une carte»

Écrit par sur août 26, 2015

Le dernier film du réalisateur du Prophète, couronné par la palme d'or au dernier festival de Cannes, sort ce mercredi en salle. Le cinéaste est revenu pour Le Figaro sur la genèse de ce projet «insensé».

Trois mois après sa consécration au 68e Festival de Cannes,Dheepan, le septième film de Jacques Audiard, sort ce mercredi en salle. Le long métrage raconte les destins d'un ancien soldat, d'une jeune femme et d'une petite fille qui, pour fuir la guerre civile au Sri Lanka, se font passer pour une vraie famille. Réfugiés dans une cité française sensible, ils se connaissent à peine et tentent de se construire un foyer.

Quelques jours avant de recevoir la palme d'or, le cinéaste était revenu pour le Figaro sur la genèse de ce projet, qu'il qualifie d'«insensé». Loin d‘assimiler son long métrage à une «déclaration politique» (Dheepan retrace un conflit historique qui a fait plus de 100.000 morts), Jacques Audiard explique que son but n'était pas de réaliser un documentaire sur la guerre sri-lankaise ou sur les cités, mais une simple fiction avec une histoire très forte.

LE FIGARO. – On dit communément qu'un réalisateur fait un film contre son précédent. Après De rouille et d'os (2012), on a l'impression que vous avez mieux que jamais appliqué cette règle avec Dheepan…

JACQUES AUDIARD. – Le projet de départ n'était pas de faire un film contre mon précédent puisque Dheepan s'est mis en route il y a très longtemps, à la fin d'Un prophète [Grand prix du Festival de Cannes en 2009]. C’est un film qui a voyagé souterrainement et qui s’est peu à peu révélé grâce aux scénaristes [Thomas Bidegain et Noé Debré]. Cela ressemble à du cinéma de genre, mais il y a pourtant un cœur assez sombre qui bat à l'intérieur. Au fur et à mesure, Dheepans'est réorienté autour d'une histoire d'amour. Faire un film français parlant tamoul, c'était un projet insensé et cela m'a plu.

Comment avez-vous recruté le couple tamoul au cœur du long métrage?

Avant de réellement démarrer ce projet, j'aurai été incapable de vous dire où se situait le Sri Lanka sur une carte, ni à quoi ressemblait physiquement un Tamoul. Au fur et à mesure du casting, une sorte d'évidence est apparue. J'ai hésité à un moment sur le rôle masculin, mais sinon tout a été assez immédiat, je n'ai pas vu 200 personnes.

Votre film, et notamment sa fin, suggère-t-il une certaine prise de position politique?

Non, ça n'est pas une déclaration politique, je suis assez lâche avec ça. Lorsque j'ai découvert cette épouvantable guerre dont les conséquences n'ont pas toutes été tirées, j'étais bouleversé. Je ne peux même pas qualifier ce conflit, d'autres le font à ma place et je pense que c'est mieux ainsi. Je me suis saisi de la chose simplement, mais c'était intéressant de faire entrer le conflit tamoul au sein d'une fiction. Voilà pour moi le seul geste politique de Dheepan.