Inquiétante intrusion au palais de justice de Paris en plein procès Merah
Écrit par Jonathan PIRIOU sur octobre 18, 2017
Un homme est soupçonné d'avoir effectué des repérages près de la Cour d'assises de Paris. Il a été placé en garde à vue, ainsi qu'un salarié du palais de justice.
C'est une intrusion inquiétante dans un site réputé pourtant sécurisé. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "association de malfaiteurs" et "intrusion non-autorisée dans un monument classé" après un signalement des gendarmes chargés de la surveillance du procès Merah. Selon des sources policière et judiciaire contactées par L'Express, qui confirment une information du Point, deux individus ont été interpellés ce mercredi à 6 heures du matin. Ils ont été placés en garde à vue.
L'affaire remonte à la fin de la semaine dernière. Les gendarmes notent le "comportements suspect" d'un individu qui rôde près de la cour d'assises spéciale de Paris. Depuis le 2 octobre, Abdelkader Merah est jugé pour "complicité" des crimes commis par son frère dans cette salle.
Le signalement est transmis à la justice. En analysant les déplacements du suspect, les enquêteurs du 1er district de la police judiciaire comprennent qu'il s'est introduit frauduleusement dans le palais de justice.
Deux hommes âgés de 30 ans, l'un a déjà été condamné
L'homme, âgé de 30 ans, est soupçonné d'avoir utilisé le badge d'accès d'un salarié du site. Ce dernier est très vite identifié: il s'agit d'un "contractuel", âgé lui aussi de 30 ans. "Il aurait prêté son badge", indique la source policière. Les deux hommes sont arrêtés à leurs domiciles parisiens.
Le "rôdeur" a déjà été condamné par le passé pour des délits de droit commun tels que "violences". Selon Le Point, il est par ailleurs fiché par le renseignement de la préfecture de police de Paris pour ses liens avec la mouvance islamiste des Buttes-Chaumont. Le salarié du site est quant à lui inconnu de la justice et de la police.
Les enquêteurs tentent désormais de percer au jour les motivations de cette intrusion. "On tente de retracer son cheminement et de voir s'il a voulu faire des repérages", précise la même source. Pour l'heure, la section antiterroriste du parquet de Paris n'a pas été saisie. Selon des journalistes assistant au procès Merah ce mercredi, la sécurité a déjà été renforcée aux abords de la cour d'assises.