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Hué lors de son déplacement dans les Vosges, Macron ira «jusqu’au bout» des réformes

Écrit par sur avril 18, 2018

Plusieurs cheminots en colère ont interpellé le président de la République au sujet de la réforme de la SNCF. Fidèle à sa méthode, Emmanuel Macron est allé au contact.

La grogne sociale a percuté la visite d'Emmanuel Macron à Saint-Dié-des-Vosges ce mercredi. Lors de son déplacement, dédié à la ruralité et aux villes moyennes, le chef de l'État a été hué par de nombreux badauds. Un groupe de cheminots, notamment, a interpellé Emmanuel Macron en fin de matinée au sujet de la réforme de la SNCF, l'accusant de vouloir privatiser l'entreprise ferroviaire. Au cours d'échanges tendus, le président a voulu défendre sa «part de vérité» face à des interlocuteurs l'accusant de vouloir mettre fin à leur statut, comme en témoignent les images saisies par Mathilde Siraud, notre reporter sur place.Les cheminots n'ont pas été les seuls à chahuter le chef de l'État, qui a tenu. Sur un ton plus apaisé, un retraité s'est inquiété auprès d'Emmanuel Macron de perdre du pouvoir d'achat à cause de la hausse de la CSG. «Votre génération (…) va vivre plusieurs décennies en retraite. La génération qui est au boulot aujourd'hui, elle est moins nombreuse. Je ne peux pas [pérenniser] le système si on ne la remet pas au travail», a défendu le président, qui a usé de sa méthode du contact auprès d'autres mécontents.

Les Français ont pris l'habitude de la plainte»

Parmi les mesures contestées, il y a la réduction à 80 km/h de la vitesse maximale sur les routes secondaires. «Une connerie» selon un motard qui a harangué Emmanuel Macron. Plus loin, une infirmière s'est alarmée de la pénurie de moyens dans les hôpitaux. Certains perturbateurs ont crié «Macron, démission», ce qui n'a pas empêché le chef de l'État de poursuivre sa déambulation dans Saint-Dié-des-Vosges, commune dont le centre-ville est en difficulté économique.

Interrogé par les journalistes présents sur place, Emmanuel Macron a prévenu qu'il ne changerait pas son cap, malgré la grogne. «Je ne vais pas différer les réformes pour pouvoir me balader dans le pays. Je ne vais pas me calfeutrer», a-t-il d'abord déclaré. Qualifiant de «totalement légitimes» certaines contestations, le président a néanmoins renvoyé dans les cordes les «activistes, (…) des gens qui décident d'être contre tout, qui sont contre la République». «Ils veulent rien, ils veulent bloquer, ils veulent contester. (…) Je n'ai pas grand-chose à leur dire», a-t-il tancé, exprimant davantage de «respect pour toutes les Françaises et tous les Français qui, eux, ne manifestent pas, croient au mérite et au travail».