Hommage national à Robert Badinter – Emmanuel Macron demande l’entrée au Panthéon de l’ex-garde des Sceaux: “Votre nom devra s’inscrire avec ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France”
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 14, 2024
Emmanuel Macron demande l’entrée au Panthéon de l’ex-garde des Sceaux. “Alors s’ouvre le temps de la reconnaissance de la nation, aussi votre nom devra s’inscrire avec ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France et vous attendent au Panthéon”, a déclaré le chef de l’Etat lors de l’hommage national.
11h30: Emmanuel Macron préside ce midi un hommage national à Robert Badinter, un « sage » et une « conscience républicaine », sur la place Vendôme, siège du ministère de la Justice où l’ancien garde des Sceaux socialiste porta l’abolition de la peine de mort. Le chef de l’Etat a promis de s’exprimer, dans son discours, sur une éventuelle entrée de l’avocat, décédé la semaine dernière à l’âge de 95 ans, au Panthéon, ce temple républicain qui proclame sur son fronton « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».
Et Robert Badinter était bien « un grand homme », a acquiescé dès vendredi le président après l’annonce de la mort de l’ancien ministre (1981-1986). « Ces choses-là prennent du temps », a-t-il toutefois souligné. « C’est d’abord à la famille, en liberté, de prendre le temps qu’elle jugera nécessaire pour se prononcer », a expliqué mardi un membre de l’entourage d’Emmanuel Macron.
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure en a fait officiellement la demande au chef de l’Etat. « C’est légitime » car au Panthéon ce sont « les grands hommes qui ont porté de grandes idées », a estimé mercredi sur franceinfo le président du Conseil Constitutionnel Laurent Fabius, fonction occupée par Robert Badinter de 1986 à 1995.
L’Elysée, en concertation avec la famille, a choisi un lieu symbolique et inédit pour saluer la mémoire de Robert Badinter lors d’une cérémonie ouverte au public: la place Vendôme, devant la chancellerie, où plusieurs milliers de personnes sont venues depuis samedi lui rendre hommage.
C’est là que le ministre de François Mitterrand porta la loi du 9 octobre 1981 abolissant la peine de mort, dans une France alors majoritairement en faveur du châtiment suprême.
« J’ai l’honneur de demander, au nom du gouvernement de la République, l’abolition de la peine de mort en France »: la première phrase de son discours à la tribune de l’Assemblée est restée dans l’Histoire, « un moment immense dans sa vie ». Il s’investit par la suite pour l’abolition universelle de la peine capitale, un combat qu’Emmanuel Macron dit aujourd’hui vouloir perpétuer, en accueillant en 2026 en France le prochain congrès mondial de cette cause.