Harvey Weinstein mis en examen pour agression sexuelle sur une troisième femme
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juillet 2, 2018
L’ancien producteur de cinéma Harvey Weinstein, déjà poursuivi pour viol et agression sexuelle sur deux femmes différentes, a été mis en examen pour une autre agression sexuelle sur une troisième femme, a annoncé, lundi 2 juillet, le procureur de Manhattan, Cyrus Vance.
Cette nouvelle agression présumée pour « un acte sexuel forcé » remonterait à 2006 et est punissable d’une peine minimum de 10 ans de prison en cas de condamnation, a précisé le procureur dans un communiqué. Les poursuites précédentes portaient sur des agressions présumées datant de 2004 et 2013 et M. Weinstein avait plaidé non coupable devant le tribunal de New York, début juin.L’ancien producteur avait été remis en liberté contre une caution d’un million de dollars. Il doit aussi porter un bracelet électronique et rester dans les Etats de New York et du Connecticut.Au-delà de ces mis en examen, près d’une centaine de femmes – dont des stars comme Angelina Jolie ou Ashley Judd – ont affirmé depuis octobre avoirété harcelées ou abusées sexuellement par le producteur. Des faits présumés étalés sur plusieurs décennies. Plusieurs femmes ont reconnu avoir touché de l’argent en échange de leur silence sur ces agressions.
Les révélations sur M. Weinstein avaient déclenché le mouvement antiharcèlement #MeToo, où plusieurs hommes, connus ou non, avaient été accusés d’abus sexuels par de nombreuses femmes.
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L’affaire a aussi entraîné une vaste libération de la parole des femmes : « Nous sommes si nombreuses que c’en est impressionnant », écrit la sociologue Irène Théry dans une tribune.
Cette vague a touché tous les secteurs aux Etats-Unis, eu des répercussions en France et en Europe, mais n’a pas été universelle, à l’image de l’Inde.
Des voix dissonnantes, s’inquiétant d’une dérive puritaine, se sont aussi fait entendre : « Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle », écrivent 100 femmes, dont Catherine Deneuve, dans une tribune.
Plusieurs mois après ses débuts, « le mouvement #MeToo est toujours là, tout à la fois libérateur, dérangeant, encombrant. Critiqué, aussi », analyse Le Monde