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Harcèlement dans les transports : un plan de lutte (enfin) lancé

Écrit par sur juillet 9, 2015

Le gouvernement présente ce jeudi un plan national de lutte contre le harcèlement dans les transports. Parmi ses 12 engagements, l'expérimentation de "marches participatives" d'usagères.Un phénomène "mal connu et largement minimisé ou normalisé" : c'est ainsi que le Haut conseil à l'égalité femmes hommes (HCEfh) qualifiait, dansun rapport rendu mi-avril, le harcèlement sexiste dans les transports. "100 % des utilisatrices des transports en commun ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement ou agressions sexuelles" indiquait-il notamment. Plus particulièrement concernées : les jeunes femmes. Selon le même rapport, "dans plus de 50% des cas, la première agression intervient avant 18 ans."
Nous savons toutes que au moins une fois dans notre vie, et souvent beaucoup plus, on a eu affaire à des propos désagréables sur notre tenue, une agression sexuelle, des mains aux fesses, des mains sur les seins ou autres", déclarait alors à "France Info" la coprésidente de la commission "violences de genre" au HCEfh, Ernestine Ronai.

Ce jeudi 9 juillet, le gouvernement – le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et les secrétaires d'Etat aux droits des femmes et aux transports Pascale Boistard et Alain Vidalies – lance, Gare du Nord à Paris, un plan national de lutte contre le harcèlement dans les transports. Un lieu loin d'être anodin, selon Pascale Boistard au "Parisien" :

 

C'est là où j'ai participé, en mars dernier, à une marche participative d'usagères, et c'est l'une des premières initiatives que notre plan s'engage à développer. Les femmes doivent être activement associées à l'élaboration de réponses concrètes contre ce phénomène inacceptable."
Arrêt à la demande des bus la nuit

Le plan gouvernemental reprend quasiment toutes les recommandations du HCEfh. Notamment l'expérimentation de ces "marches participatives" d'usagères – qui existent au Canada –, lors desquelles des femmes sillonnent stations de métro, gares, trains, en vue "d'identifier les aménagements insécurisants ou pouvant être améliorés (éclairage, présence humaine, vidéosurveillance, rame d'un seul tenant)" rapporte aussi "Le Monde". Autre expérimentation prévue à Nantes, selon le quotidien : la mise en place d'un "arrêt à la demande des bus la nuit". Pour éviter, entre autres, de trop longs trajets à pied. 

"Le Monde" indique encore qu'une campagne de sensibilisation, financée par le secrétariat d'Etat aux droits des femmes, est prévue à l'automne 2015. Via l'achat d'espaces publicitaires visant à rappeler que "le harcèlement et les violences sexistes sont punis par la loi", et "inviter les témoins à être solidaires face à ces situations". "Pas forcément sur le ton de la morale", précise Pascale Boistard au "Parisien", qui mise sur "l'imagination des créatifs pour percuter les esprits". 

Une application pour géolocaliser un incident ?

Egalement au programme, toujours selon le quotidien : le numéro d'urgence de la SNCF (3117) devra permettre, avant la fin 2015, de recueillir les signalements, par texto y compris, pour "éventuellement déclencher l'intervention des forces de sécurité". "On veut étendre, faire connaître et harmoniser ces numéros (le 3246 de la RATP est aussi concerné), sans doute en les fusionnant", confie aussi Pascale Boistard, qui indique aussi travailler à "des moyens plus discrets de signaler une agression". Comme par exemple, au-delà d'une alerte par SMS, une application "qui permettrait de géolocaliser l'incident". 

On était debout, serrés les uns contre les autres. Tout d’un coup j'ai vu un un monsieur qui était juste en train de mettre sa main sur ma cuisse. Je me sentais pétrifiée, totalement. J’essayais bien sûr de me dégager, je me sentais paralysée", témoignait aussi une usagère à "France Info" en avril.

Le même plan prévoit par ailleurs, entre autres mesures, la mise à disposition des opérateurs de transport de modules spécifiques de formation destinés aux personnels pour "améliorer l'accompagnement des victimes". Ainsi qu'un "travail" qui doit être mis en place à destination des régies publicitaires pour que les publicités sexistes n'y soient pas diffusées. 

"On sera vigilantes"

Une publicité pour les Galeries Lafayette présentant une femme dénudée dans une pose lascive fait justement, ces derniers jours, réagir les internautes sur les réseaux sociaux.