Handball (Hommes) Mondial 2017 : Cinq choses à savoir sur le Brésil, premier adversaire des Bleus
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 11, 2017
En ouverture du Mondial 2017, l'équipe de France affronte ce mercredi (20h45) une piégeuse équipe brésilienne, révélation des derniers Jeux Olympiques.
Une nouvelle place forte du hand Mondial?
«D'ici quatre ou cinq ans, je pense que le Brésil peut devenir l'une des quatre ou cinq meilleures nations de handball au monde». Le pari, lancé par Rogerio Moraes (22 ans), le pivot de la Seleçao, n'est pas aussi fou qu'il n'en a l'air. Lors des derniers Jeux Olympiques, devant leur public, les Brésiliens avaient en effet déjoué tous les pronostics en se hissant en quarts de finale d'un tournoi où on ne leur donnait pas la moindre chance. «Cette équipe a prouvé qu'il faut désormais compter sur elle au niveau mondial», souligne Luc Abalo.
Ils ont récemment battu les champions d'Europe
Durant leur périple olympique, les Brésiliens ont réussi un exploit particulièrement retentissant : renverser l'Allemagne (33-30), championne d'Europe en titre, après avoir été mené tout le match (-4 à la pause). Avec huit buts, Fabio Chiuffa (27 ans), qui sera titulaire ce mercredi soir face aux Bleus, avait été héroïque. L'équipe de France s'était ensuite imposée en quarts, mais elle avait, elle aussi, eu toutes les peines du monde à se défaire des locaux, lesquels avaient fait jeu égal avec les Experts pendant 40 minutes. «Il faut s'attendre à un match très similaire», prévient Michaël Guigou.
ls ont un nouvel entraîneur
Sélectionneur du Brésil pendant huit ans (2004-2008 puis 2012-2016), l'Espagnol Jordi Ribera a été nommé à la tête de la Roja cet été. Il a ainsi été remplacé en septembre par l'un de ses anciens assistants, Washington Nunes, qui a joué la carte de la continuité en convoquant 11 des 14 joueurs alignés à Rio cet été. Au groupe olympique ont toutefois été greffées quelques jeunes pousses, comme Gabriel Jung (19 ans) ou Guilherme Torriani (17 ans), qui évolue avec la réserve du FC Barcelone. Malgré les absences sur blessures d'André Soares et de Felipe Borges, les piliers défensifs de l'effectif, le nouveau sélectionneur est certain de pouvoir «franchir le premier tour».
«C'est une équipe dangereuse, avec des arrières performants, se méfie Didier Dinart, coentraîneur des Bleus. Leur style de jeu est atypique. On a certes battu la Slovénie deux fois en préparation, mais là, on entre dans un tout autre registre. Le Brésil a l'habitude de défendre en 1-5 avec de l'engagement, beaucoup d'agressivité»
Ils n'ont jamais passé le cap des 8es au Mondial
S'ils brillent sur la scène continentale (vainqueurs des Jeux Panaméricains en 2003, 2007 et 2015), les handballeurs brésiliens restent timides à l'échelle internationale. En douze participations, ils n'ont jamais intégré le Top 10 d'un Mondial (16e en 2015), et leur parcours aux derniers Jeux (7e) constituent une exception (ils ne s'étaient pas qualifiés à Londres en 2012). Rien à voir avec la Seleçao féminine, systématiquement présente aux JO et sacrée championne du monde en 2013.
Une équipe à l'accent européen
Des seize joueurs retenus pour le Mondial, seuls deux évoluent dans leur pays d'origine. «Le Championnat brésilien (la Liga Nacional) n'est pas suffisamment développé : la plupart des joueurs viennent donc s'installer en Europe», explique José Toledo (22 ans), l'arrière droit du Wisla Plock. L'ancien sélectionneur, José Ribera, a joué un rôle majeur en rapatriant certains des meilleurs joueurs brésiliens dans les clubs espagnols qu'il a coaché pendant près de 30 ans.
Aujourd'hui, le pays est largement représenté au plus haut niveau européen, cinq joueurs convoqués évoluant même en Ligue des champions : José Toledo (Wisla Plock), Rogerio Moraes (Skopje), Thiagus dos Santos (Szeged), Arthur Patrianova (Celje) and Haniel Langaro (La Rioja). D'après ce dernier, cette expatriation était une condition indispensable à la progression du hand brésilien, «peu tactique et très individuel».