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Guerre en Ukraine : comment la France compte-t-elle financer l’augmentation de ses dépenses militaires ?

Écrit par sur mars 6, 2025

Pour investir davantage dans sa défense, le pays devra “mobiliser des financements privés” et “publics”, mais “sans que les impôts soient augmentés”, a assuré mercredi Emmanuel Macron.La France entre-t-elle en économie de guerre ? Face à “la menace russe”, et au désengagement américain sur l’Ukraine, Emmanuel Macron a annoncé mercredi 5 mars, lors d’une allocution télévisée, que le pays devrait faire de “nouveaux choix budgétaires” et déployer des “investissements supplémentaires (…) devenus indispensables” en matière de défense. “Depuis trois ans, les Russes dépensent 10% de leur PIB dans la défense”, a exposé dimanche le président au Figaro(Nouvelle fenêtre), justifiant son souhait de porter les dépenses militaires tricolores à hauteur de “3, 3,5% du PIB [produit intérieur brut].

Avec 50,5 milliards d’euros budgétés pour 2025, le pays consacre aujourd’hui 2,1% de sa richesse nationale à la défense. La loi de programmation militaire pour 2024-2030 prévoit déjà d’augmenter les crédits du budget de la défense d’un peu plus de 3 milliards d’euros chaque année, pour “l’emmener autour de 68 milliards d’euros” d’ici à la fin de la décennie, a expliqué jeudi le ministre des Armées sur France Inter(Nouvelle fenêtre), pour qui “il faut accélérer”“Notre armée pourrait atteindre un poids de forme convenable (…) autour de 90 milliards d’euros par an”, calcule Sébastien Lecornu.

“Des efforts” budgétaires mais pas de hausse d’impôts

Ces objectifs “exigeront de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics”, a déclaré Emmanuel Macron. Le président a demandé au gouvernement d’y “travailler le plus vite possible”. “Il faudra des réformes, des choix”, mais “sans que les impôts soient augmentés”, a-t-il prévenu. Le Premier ministre a promis jeudi matin qu’il dévoilerait ses propositions dans “les jours qui viennent”. François Bayrou a déjà fait part de son souhait d’“aller au-delà” de la loi de programmation militaire, évoquant une loi de réarmement” ou “une loi de sécurité”.

En pleine concertation des partenaires sociaux sur la réforme des retraites, le chef du gouvernement estime toutefois que cette “priorité” accordée à la défense devra se faire “sans abandonner le modèle social”“Nous ne laisserons aucun des problèmes du pays de côté”, a-t-il assuré. Interrogé mardi sur franceinfo sur d’éventuelles coupes dans les budgets des autres ministères pour financer ces dépenses, le ministre de l’Economie est resté évasif. “Il ne faut pas rogner dans les budgets” mais “regarder la façon dont l’effort est partagé entre les Français”, s’est borné à répondre Eric Lombard. Ce dernier reconnaît que la situation “imposera plus d’efforts”, mais “ça ne peut pas être moins de dépenses sociales”.

Pour le locataire de Bercy, le “premier levier” pour “financer la défense nationale” et “équilibrer nos finances publiques”, c’est “le taux d’emploi”“On n’a pas assez de Français au travail, il faut mettre le paquet sur l’activité”, prône-t-il, après la hausse du chômage enregistrée fin 2024.

Des produits d’épargne “patriotiques”

L’exécutif réfléchit également à lancer de nouveaux “produits d’épargne” pour “financer certains programmes” de défense. Comme évoqué par Emmanuel Macron en février, le ministre des Armées plaide pour que les Français puissent, sur la base du volontariat, “placer de l’argent de manière patriotique, voire rémunérée”. “Pour mobiliser l’épargne des Français, certes, on peut jouer sur la carte sensible de la défense de la nation, mais l’épargnant va regarder le rendement”, nuance l’économiste Philippe Crevel sur France 2. Si le taux de rémunération “est très faible, il va préférer le livret A ou les fonds euros de l’assurance-vie”, ajoute l’expert.Le gouvernement entend aussi se tourner vers les banques, les compagnies d’assurance et les fonds d’investissement qui seront réunis le 20 mars au ministère de l’Economie pour les pousser à investir davantage dans les dépenses militaires. Quant aux entreprises, l’“idée d’une réquisition” est écartée, assure Eric Lombard. “En revanche, certaines unités industrielles qui ont dû fermer peuvent être reconverties pour le développement de l’effort de la défense”, propose le ministre, qui assure que la décision reviendra aux dirigeants d’entreprises et non à l’Etat.

Vers un assouplissement des règles budgétaires européennes

Pour François Bayrou, ce réarmement ne doit pas intervenir au détriment de l’Himalaya budgétaire qu’il avait décrit à son arrivée à Matignon. Après un déficit public à 6% du PIB en 2024 et attendu à 5,4% cette année, le Premier ministre juge que le “souci des finances publiques” doit rester l’une des “priorités” de l’Etat. L’exécutif entend toujours rentrer dans les clous européens en ramenant son déficit à 3% d’ici 2029. Face à un cadre financier contraint, la France et les 26 autres Etats membres, réunis jeudi pour un Conseil européen spécial, vont tenter de se redonner des marges de manœuvre. “Les Etats membres pourront accroître leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit”, a expliqué mercredi Emmanuel Macron.


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