Guerre en Ukraine: Cinq personnes tuées et cinq blessées dans une frappe russe contre la tour de télévision à Kiev – “Une agression cynique et préméditée”, dénonce le Premier ministre Jean Castex à l’Assemblée nationale
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 1, 2022
Cinq personnes ont été tuées et cinq blessées dans une frappe russe mardi contre la tour de télévision à Kiev, a annoncé le service d’Etat ukrainien pour les Situations d’urgence. “Selon les données préliminaires, cinq personnes ont été tuées et cinq autres blessées” dans cette attaque qui a aussi entraîné l’interruption de la diffusion des chaînes, a indiqué le service sur sa page Facebook.
Une frappe russe a visé mardi la tour de télévision à Kiev, entraînant l’interruption de la diffusion des chaînes, a annoncé le ministère ukrainien de l’Intérieur. La frappe, qui intervient au sixième jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a “touché” des équipements de cette tour, qui est située non loin d’un important mémorial aux victimes de la Shoah, a indiqué le ministère.closevolume_off
“Les chaînes ne vont pas fonctionner pendant un certain temps”, mais des systèmes “de secours” permettront à certaines télévisions de rétablir leur diffusion prochainement, a ajouté le ministère. Une photographie publiée par le ministère de l’Intérieur montrait la tour noyée dans une épaisse fumée grise.
La structure principale de l’édifice était toutefois toujours debout. La tour de télévision se trouve dans le même quartier que le site de Babi Yar, un ravin où les nazis ont tué par balles plus de 30.000 juifs en deux jours en 1941. Cet endroit est aujourd’hui un lieu de mémoire important. “Ces barbares sont en train de massacrer les victimes de la Shoah pour la deuxième fois”, a dénoncé sur Twitter le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.
Au moins huit personnes ont été tuées et six blessées par une frappe aérienne sur une zone résidentielle de la ville de Kharkiv, prise d’assaut par les forces russes, selon le service ukrainien des situations d’urgence.
«Huit personnes sont mortes, six ont été blessées et 38 personnes ont été secourues» après «une frappe aérienne», déclare sur Facebook le service ukrainien des situations d’urgence, publiant des photos de secouristes intervenant dans un immeuble endommagé.
Plus de 500 soldats sont partis cet après-midi de la base aérienne d’Istres, dans le sud de la France, à destination de la Roumanie, afin de renforcer le dispositif de l’Otan dans la région, a-t-on appris auprès de l’armée. Parmi les militaires français déployés, des fantassins, des chasseurs alpins, des tankistes et une compagnie de soldats belges.
« Notre présence doit rassurer nos alliés sur place, c’est le sens stratégique de notre déploiement », a assuré le général Paul Sanzey, commandant de la 27e brigade d’infanterie de montagne (BIM). « On va dans une base de l’Otan et donc on n’a pas pour mission de mettre un pied en Ukraine. Pour l’instant on ne va pas être sur le front du tout. On fera notre mission de présence », a expliqué devant la presse le lieutenant Thomas.
Ce déploiement de soldats français dans le cadre d’opérations de l’Otan a été annoncé avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dès le 19 janvier, par Emmanuel Macron. Vendredi à Bruxelles, le président français a annoncé qu’il allait l’« accélérer ». Il doit permettre de « prédisposer des forces aux frontières de l’Otan: évidemment face à l’Est, et pour répondre à la situation qui d’une manière ou d’une autre menace l’Europe », a commenté le capitaine Frédéric. Interrogé sur la mission des soldats en Roumanie, le général Sanzey a répondu: « j’ai dit aux soldats avec une pointe de sourire qu’on n’est pas là pour distribuer des couvertures (…), on est plutôt là pour faire parler les armes si nécessaire
Le Premier ministre Jean Castex a dénoncé mardi un « acte de guerre » russe contre l’Ukraine et une « agression cynique et préméditée » que « la France condamne de la manière la plus absolue », dans un discours devant le Parlement. « Nous faisons face à une situation de guerre mais également à un tournant dans l’histoire de l’Europe et de notre pays », a estimé le chef du gouvernement, en réaffirmant le soutien de la France « au peuple ukrainien qui vit des moments terribles ».
« Vladimir Poutine a fait le choix de la guerre », a encore martelé Jean Castex devant un hémicycle quasiment complet, dans lequel les députés de la majorité arboraient un ruban bleu et jaune, les couleurs du drapeau ukrainien. Les parlementaires se sont également levés pour applaudir longuement l’ambassadeur d’Ukraine en France, Vadym Omelchenko, présent dans les tribunes, lors de cette allocution prononcée dans le cadre de l’article 50-1 de la Constitution qui prévoit un débat sans vote.
Selon le Premier ministre français, le président russe « a fait le choix de vouloir inverser le cours de l’Histoire et revenir sur les acquis qui avaient suivi la fin de l’Union soviétique » en cherchant « à renverser le gouvernement légitime d’un pays de 44 millions d’habitants », « premier acte de cette crise qui sera longue ». Il a rappelé que la France était membre de l’Otan et qu’elle serait donc sans « aucun doute amenée à s’engager militairement dans la protection de nos alliés de l’est de l’Europe si le conflit devait connaître d’autres extensions au-delà du territoire ukrainien dans les pays membres de l’Alliance » atlantique.
Jean Castex a encore annoncé « un appui économique renforcé portant sur 300 millions d’euros d’aide immédiate » pour l’Ukraine, ainsi que « des livraisons de carburant et de matériel militaire, y compris de l’armement, en liaison avec nos partenaires européens » pour les forces armées ukrainiennes. Il a affirmé que « les avoirs et les ressources économiques détenues et contrôlées par les personnes sur lesquelles s’appuient le pouvoir de Vladimir Poutine ont été gelées ». Ces sanctions concernent « 476 personnes à ce jour », dont Vladimir Poutine et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Face aux conséquences économique de cette crise, Jean Castex a ajouté que le gouvernement préparait « un plan de résilience qui sera finalisé dans les tout prochains jours » pour aider en particulier les filières industrielles et agricoles.
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