Grippe aviaire : La France place 45 départements en risque « élevé »
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 5, 2020
La menace d’une épidémie de grippe aviaire, sans danger pour les humains, plane sur l’agriculture française. Un arrêté place ce jeudi 45 départements en risque « élevé », selon un arrêté publié ce jeudi au Journal officiel. Des mesures de protection doivent être prises dans les élevages.
Le passage à un risque « élevé » déclenche l’instauration de mesures de protection renforcées, dont l’obligation de confinement ou de pose de filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles et les basses-cours. Par ailleurs, les rassemblements de volailles vivantes sont interdits, en particulier sur les marchés, de même que les lâchers de gibiers à plume par les chasseurs.
Le virus a atteint les Pays Bas, puis le Royaume-Uni
Ces mesures de restriction sont justifiées par « la nécessité de prendre des mesures de prévention urgentes et immédiates pour protéger les élevages de volailles français d’une potentielle contamination par le virus influenza aviaire par les oiseaux sauvages en particulier dans les zones à risque particulier ou les départements traversés par des couloirs de migration », selon cet arrêté.
Il s’agit, selon l’exposé du ministère de l’Agriculture dans son arrêté, de « prendre en compte l’évolution sanitaire défavorable vis-à-vis de l’influenza aviaire dans l’avifaune en Europe ». Depuis l’apparition de foyers en Russie et au Kazakhstan cet été, l’épizootie, qui ne présente aucun danger pour l’homme, a progressé vers l’ouest, atteignant récemment les Pays-Bas. « Depuis, une dynamique d’infection s’est emballée puisque 13 cas en faune sauvage et un foyer en élevage de poulets de chair aux Pays-Bas et 13 cas chez des oiseaux sauvages en Allemagne ont été déclarés. Le 3 novembre, le Royaume-Uni déclare également un premier foyer, dans le nord-ouest de l’Angleterre », souligne le ministère.
Des départements connus pour leur production de foie gras, comme les Landes et le Gers, notamment, figurent parmi ces territoires. Le risque reste qualifié de « modéré » dans les autres départements. Les éleveurs de canards du Sud-Ouest ont été frappés à deux reprises, lors des hivers 2015-16 et 2016-17, par des épizooties de grippe aviaire, qui avaient occasionné des abattages massifs pour éradiquer la maladie et coûté des centaines de millions d’euros aux producteurs.