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Grève contre la réforme des retraites : sur quoi le gouvernement pourrait-il lâcher du lest ?

Écrit par sur décembre 8, 2019

Son texte sera scruté à la virgule près. Mercredi 11 décembre à midi, le Premier ministre, Edouard Philippe, doit présenter devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese) “l’intégralité du projet” de réforme des retraites, qui doit fondre les 42 régimes existants en un système unique à points. Alors que la grève entamée le 5 décembre se poursuit à la RATP et à la SNCF, et qu’une nouvelle journée de mobilisation est annoncée mardi 10 décembre, sur quoi le gouvernement pourrait-il lâcher du lest ?

Le temps de transition des régimes spéciaux 

Sur le fond, le Premier ministre affirme qu’il veut en finir avec les régimes spéciaux. Sur la forme, il a assuré, vendredi 6 décembre, qu’il ne se plaçait pas dans “une logique de confrontation”. Et il s’est dit prêt à “faire en sorte que les transitions soient progressives” vers le régime unique.

Dans cette optique, il s’est adressé aux employés de la RATP et de la SNCF en leur promettant de ne pas changer les règles de leur régime spécial “en cours de partie”. Les actuels agents statutaires ne seraient donc pas concernés par le bouleversement du système de retraites. Une éventuelle concession d’autant plus aisée que la SNCF cessera à partir de 2020 de recruter des salariés avec le statut de cheminot, pour préparer l’entrée en vigueur de la concurrence

L’âge des premières générations concernées par la réforme

Selon plusieurs médias, Edouard Philippe serait prêt à décaler l’âge des premiers salariés concernés par la réforme des retraites. Le rapport Delevoye propose une entrée en vigueur du système à points à partir de 2025, pour les générations nées à partir de 1963. “Le Premier ministre a ouvert la porte à ce que ceux qui seront à ‘dix ou quinze ans’ de la retraite ne soient pas non plus concernés”, affirment Les Echos.

Les premiers concernés seraient donc nés dans les années 70, ce qui exclurait les cinquantenaires. Pour eux, la réforme ne s’appliquerait pas. Ce compromis a été suggéré notamment par le numéro un de l’Unsa, Laurent Escure. Il a évoqué une “clause du grand frère” qui “protégerait tous les régimes” pour les dix à quinze prochaines années.

La revalorisation du salaire des enseignants

Autre urgence, câliner les enseignants, dont le mécontentement est manifeste, comme l’a montré leur forte participation à la grève du 5 décembre (51,15% de grévistes dans le primaire et 42,32% dans le secondaire, selon les chiffres officiels du ministère). Les professeurs figurent en effet parmi les grands perdants de la réforme puisque leur pension ne sera plus calculée sur les six derniers mois mais sur l’ensemble de la carrière. Le Premier ministre l’a d’ailleurs reconnu : “Il est exact que l’application absurde des nouvelles règles les pénaliserait“. 

D’où une mesure annoncée à la fois par Matignon et par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer : la revalorisation des salaires et des primes “dès 2021“.