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Gourcuff, un départ et un gâchis

Écrit par sur mai 19, 2015

Présenté comme le nouveau Zidane à son arrivée à Lyon, Yoann Gourcuff a fait un flop. Retour sur ses cinq années lyonnaises.Il est arrivé à Lyon par la grande porte, devant près de 15 000 supporters venus l’accueillir à Gerland, il va quitter l’OL en catimini. Pendant que ses équipiers fêtaient samedi soir le retour du club en Ligue des champions, Yoann Gourcuff, lui, a brillé par son absence. Les mauvaises langues diront que ce n’est pas une nouveauté pour celui qui avait été transféré de Bordeaux pour 22 millions d’euros – hors bonus – durant l’été 2010. Elles n’auront pas tort. Rythmée par les incompréhensions et les blessures, l’aventure de Gourcuff à Lyon s’apparente au plus gros échec industriel du football français : salaires et charges inclus, l’international aura coûté plus de 60 millions d’euros au septuple champion de France. Pour quel retour sur investissement ? Peanuts.
Gourcuff va quitter Lyon sans que le club rhodanien ne touche la moindre indemnité de transfert, et la pilule aurait certainement été moins dure à avaler si l’international français avait su répondre, sur le terrain, aux promesses suscitées par son arrivée. Il devait être le prochain Zidane ? Sa carrière à Lyon a plutôt épousé celle d’Abou Diaby à Arsenal, à cette différence près : contrairement au Gunner, Gourcuff n’a jamais été confronté à une grave blessure, il a été victime de pépins physiques à répétition, 18 au total sous le maillot lyonnais. Tendon d’Achille, ongle de pied, adducteurs, cuisse, cheville, dos, tout y est passé. Même lorsqu’il n’était pas sur le terrain, Gourcuff a trouvé le moyen de se blesser. En mai 2014, il s’était fait une entorse à une cheville alors qu’il promenait son chien…En chiffres, cela donne plus de 600 jours passés à l’infirmerie et une seule saison à plus de 20 matches en L1, sa première sous le maillot lyonnais (24). Il s’est construit au fil des mois une réputation de joueur fragile, un peu trop à l’écoute de son corps, provoquant, par ricochet, l’incompréhension et l’agacement de ses équipiers, mais aussi de ses entraîneurs. «J’espère qu’il est blessé», était même allé jusqu’à dire Hubert Fournier, le 21 mars dernier, après un match à Nice durant lequel Gourcuff était sorti du terrain de son propre chef, sans un regard pour ses partenaires ni son banc de touche. «Ce besoin d'être à 100% pour jouer est difficile à comprendre pour l'ensemble de l'équipe, du club, avait résumé Maxime Gonalons dans les colonnes de France Football. Il aurait pu et aurait dû apporter beaucoup plus.»Pour mieux comprendre les propos du capitaine lyonnais, il faut une nouvelle fois se pencher sur les statistiques. Avec ou sans lui, le rendement de l’OL reste sensiblement le même, à ce bémol près : lorsqu’il a pu enchaîner, ce qui est arrivé trop rarement, Gourcuff a su se montrer à son avantage. En 2013-2014, notamment, il avait enchaîné 10 titularisations d’affilée toutes compétitions confondues entre mi-décembre et mi-février, ce qui ne lui était arrivé qu'une fois, lors de sa première saison. Bilan ? Quatre buts et deux passes décisives. «La plus belle chose qui aurait pu lui arriver, c'est qu'il se démontre à lui-même qu'il avait la capacité d'être un grand joueur. On lui a tout donné pour qu'il puisse le faire et malheureusement, ça ne s'est pas bien passé, a rappelé Jean-Michel Aulas au moment d’officialiser son départ. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour lui.