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Gilets jaunes » : de nouvelles « mesures » à l’issue des consultations à Matignon

Écrit par sur décembre 3, 2018

Edouard Philippe reçoit ce lundi à Matignon les responsables des partis, préalable à l’annonce de nouvelles « mesures » pour tenter d’apaiser la crise des « gilets jaunes ». Un débat aura lieu à l’Assemblée nationale mercredi et au Sénat jeudi.

Edouard Philippe à la manoeuvre pour tenter de trouver une solution à  la crise des « Gilets jaunes » . Le Premier ministre annoncera de nouvelles « mesures » après les consultations qu’il mène cette semaine afin « de permettre le déroulement serein » de  la concertation de trois mois voulue par l’exécutif , a annoncé ce lundi matin Matignon. Après la réception des patrons des principaux partis ce lundi, le Premier ministre recevra mardi après-midi un collectif de « gilets jaunes » prêt à discuter avec l’exécutif.

Le gouvernement annonce également un débat à l’Assemblée nationale mercredi et au Sénat jeudi, en vertu de l’article 50-1 de la Constitution, c’est-à-dire sans engager sa responsabilité. Matignon n’a pas précisé dans l’immédiat si ce débat donnerait lieu ou non à un vote.

Aucune information n’a filtré sur la nature des mesures qui pourraient être annoncées pour tenter de sortir d’une crise qui affecte sévèrement l’économie , sauf l’affichage d’une volonté d’accélérer la réduction des impôts. L’exécutif a jusqu’à présent exclu toute annonce avant la fin de la concertation territoriale visant à répondre aux « gilets jaunes », qui réclament comme premier geste l’annulation de la hausse des taxes sur les carburants prévue le 1er janvier .

La première étape de cette semaine chargée est le marathon de consultations que mène depuis ce lundi matin Edouard Philippe. Quelque 32 élus – présidents des groupes parlementaires et responsables des partis et forces politiques – doivent être reçus. Jean-Luc Mélenchon (LFI) passe son tour mais une délégation de La France insoumise se rendra à Matignon. On peut « porter des idées sans que ce soit par Jean-Luc Mélenchon », a fait valoir le député LFI Alexis Corbière. Le Modem de François Bayrou, qui a pris quelque distance avec la fermeté affichée par l’exécutif, sera représenté par sa vice-présidente, Marielle de Sarnez.

Tour d’horizon des principales déclarations à l’issue des rencontres avec Edouard Philippe :

nne Hidalgo (maire de Paris) : Anne Hidalgo a été à 8 h 30 la première personnalité politique reçue. « Je suis venue porter la parole des Parisiennes et des Parisiens qui ont été choqués de voir leur ville dans cet état », a-t-elle déclaré à sa sortie de Matignon. Il faut qu’une « crise comme celle-ci puisse déboucher sur des propositions d’ordre politique et d’ordre social », a-t-elle insisté. Elle a assuré avoir eu « des garanties du Premier ministre » pour que « les élus de la Ville de Paris soient plus impliqués » dans la préparation de la sécurité pour la semaine à venir.

Olivier Faure (PS) : « Pour l’instant, nous n’avons pas de réponse », a déclaré le premier secrétaire du PS, à sa sortie de l’entretien. Accompagné des présidents de groupe socialistes Valérie Rabault (Assemblée nationale) et Patrick Kanner (Sénat), il a remis à Edouard Philippe une proposition de loi « de sortie de crise » qui doit être déposée lundi au Palais-Bourbon.
On a compris qu’il se passait quelque chose, que peut-être pour la première fois depuis trois semaines on a un gouvernement qui saisit l’ampleur du mouvement des « gilets jaunes » ». Mais « pour l’instant, nous n’avons pas de réponse […] Il faut qu’il y ait un moratoire sur les taxes avant toute discussion, c’est la seule façon de rendre crédible cette discussion […] Ensuite, nous voulons que la méthode change ». « Jupiter, c’est fini. Il faut qu’il descende de l’Olympe », a-t-il lancé.
Laurent Wauquiez (LR) : « Le président de la République ne peut pas continuer à rester silencieux », a déclaré le président des Républicains, en sortant de son entretien. Par ailleurs, « il faut rendre la parole aux Français. Et pour cela il faut organiser un référendum », a-t-il réaffirmé. Seule une annulation de la hausse des taxes prévues au 1er janvier « permettra de retrouver de l’apaisement dans un pays », a-t-il insisté. « Qu’il y ait discussion à l’Assemblée, pourquoi pas, mais à condition d’y annoncer des choses et que ça puisse ensuite être sanctionné par un vote, que chacun puisse s’exprimer », a de son côté déclaré le président du groupe LR au Palais-Bourbon, Christian Jacob.