Géorgie : le nouveau chef de l’Etat, Mikheïl Kavelashvili, prête serment, la sortante Salomé Zourabichvili réaffirme être « la seule présidente légitime »
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 29, 2024
Le pays est plongé dans une crise politique depuis les législatives d’octobre, remportées par Rêve géorgien, le parti au pouvoir, mais dénoncées comme entachées d’irrégularités par l’opposition pro-occidentale.En Géorgie, la cheffe de l’Etat sortante, Salomé Zourabichvili, a estimé qu’elle demeurait la « présidente légitime », mais a annoncé quitter le palais présidentiel, dimanche 29 décembre, jour de l’investiture de son successeur, Mikheïl Kavelashvili, loyal au gouvernement, après des semaines de manifestations d’opposants pro-européens.
Je reste la seule présidente légitime de la Géorgie », a-t-elle déclaré devant le palais présidentiel face à une foule de partisans qu’elle avait appelés à se réunir. « Je vais quitter le palais présidentiel pour me tenir à vos côtés, portant avec moi la légitimité, le drapeau et votre confiance », a-t-elle ajouté après avoir annoncé qu’elle refuserait de rendre son mandat sans l’organisation de nouvelles élections législatives.
Quelques minutes plus tard, le nouveau président de la Géorgie, Mikheïl Kavelashvili, a prêté serment. Cet ancien footballeur connu pour ses prises de position ultraconservatrices et anti-occidentales a été investi lors d’une courte cérémonie au Parlement.
Ce pays du Caucase est plongé dans une crise politique depuis les législatives d’octobre, remportées par Rêve géorgien, le parti au pouvoir, mais dénoncées comme entachées d’irrégularités par l’opposition pro-occidentale.Rêve géorgien dément toute fraude
La décision des autorités de repousser les négociations en vue d’intégrer l’Union européenne (UE) à 2028 a mis le feu aux poudres, provoquant plusieurs semaines de manifestations pro-européennes, dont certaines ont été dispersées par la police.Le premier ministre, Irakli Kobakhidze (Rêve géorgien), avait proclamé qu’un refus de Mme Zourabichvili de quitter le palais présidentiel « constituerait une infraction pénale passible de nombreuses années d’emprisonnement », y compris pour « toute personne impliquée dans un tel scénario ». Cette semaine, la présidente sortante en avait appelé à l’armée géorgienne, affirmant qu’elle lui « restera[it] loyale » et qu’elle « demeure[rait] sa commandante en chef ».
Rêve géorgien, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, dément toute fraude aux législatives et accuse l’opposition de vouloir provoquer une révolution, financée selon lui de l’étranger.