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Fusion Stade français et Racing 92 – Pascal Papé : “S’il faut mourir les armes à la main…

Écrit par sur mars 13, 2017

TOP 14 – A l’initiative des joueurs, les supporters du Stade français ont rejoint Jean-Bouin ce lundi pour exprimer leur dégoût après l’annonce de la fusion avec le Racing 92. Si les discours étaient fatalistes, Pascal Papé, le vice-capitaine du club parisien, a rappelé qu’il ne lâchera rien dans l’espoir de faire changer les choses.

Ils sont une centaine regroupés au milieu de la pelouse de Jean-Bouin, K.-O debout. Ce lundi, vers 18 heures, une partie des supporters du Stade français ont répondu à l’appel des joueurs pour condamner le projet de fusion entre le club parisien et le Racing 92. La plupart sont en larmes, écoeurés. "Au début, je n’y croyais pas", nous confie Bastien, 22 ans.Mais c’est un vrai sentiment de trahison qui domine. Je suis le Stade français depuis que je suis minot. Apprendre comme ça, du jour au lendemain, que le club va mourir… clairement. On parle de fusion mais tout le monde sait très bien que c’est un rachat du Racing 92. Le président Lorenzetti et le président Savare peuvent dire ce qu’ils veulent. On sait très bien comment ça va se passer. Dans deux ans, on va nous annoncer que Lorenzetti a racheté les parts de Savare. On ne comprend pas. C’est aberrant. Mais on n’a pas envie de se laisser faire. Même si c’est dans le vent, on veut leur dire qu’on n’est pas d’accord".

"On va voir si Thomas (Savare) a les couilles de s’exprimer"

Alors que les chants s’enchaînent dans une ambiance submergée d’émotions, les groupes de supporters réalisent peu à peu qu’une histoire importante de leur vie est sans doute entrain de prendre fin. "On sait très bien qu’on ne pourra plus rien faire", confie Nathalie, présidente de l’association "Le Virage des Dieux" depuis 14 ans.Nous ne sommes pas à Bayonne où les supporters ont été prévenus avant la fusion. Nous, on a été prévenus une fois que c’était signé. On est des vaches à lait. On a payé. On vient voir les matches. On supporte mais on n’est prévenu de rien. On va crier et on va voir si Thomas (Savare) a les couilles de s’exprimer et de dire son ressentiment. Je pense que les discussions vont être tendues. Mais moi, je suis viré. On ferme le Virage des Dieux. On n’ira pas supporter le Racing".

"On ira à Massy, ils sont sympas"

Dans la voix des supporters, le dégoût s’accompagne d’une vraie inquiétude pour l’avenir de certains joueurs. "Lorenzetti va garder les meilleurs", poursuit Nathalie. "Mais que vont devenir les autres ? Que vont devenir ces jeunes et ces anciens comme Julien Arias (33 ans) qui avait encore deux ans pour préparer sa reconversion. Maintenant, il a trois mois. Il est père de famille, il a deux enfants. Comment il va faire pour vivre ? Je trouve ça inadmissible".

Et la conférence de presse entre Jacky Lorenzetti et Thomas Savare n’a visiblement rassuré personne. "Lorenzetti a bouffé Thomas Savare", lance-t-elle. "Il va prendre la main et continuer dans le non-respect des joueurs, des supporters. Le non-respect de tout. Je ne le supporte pas. J’arrête. On ira à Massy, ils sont sympas (sourires)".

Papé : "Savare me déçoit par son comportement qui est loin d’être humain"

En leader de ce rassemblement, Pascal Papé invite la plupart des joueurs à se regrouper autour de lui avant de prendre la parole. Julien Dupuy, Rémi Bonfils, Jules Plisson, Alexandre Flanquart, Antoine Burban, Paul Gabrillagues, tous ces joueurs qui ont le Stade français dans la peau. "Aujourd’hui, on ne sait pas quoi dire", avoue le deuxième ligne international arrivé au Stade français en 2007. "On va rentrer dans quelque chose qu’on ne contrôle pas. Mais merci de faire l’unisson avec nous. Il faut qu’on montre que le Stade français est une famille. Ce n’est pas quelqu’un qu’on marie avec n’importe qui. Ce n’est pas une décision qu’on prend tout seul ou à deux. C’est une décision qu’on prend en famille. Et aujourd’hui, la famille n’a pas été consultée. C’est une très mauvaise décision. Je respecte énormément Thomas Savare mais aujourd’hui, il me déçoit par son comportement qui est loin d’être humain. S’il faut mourir les armes à la main, je vais mourir les armes à la main. Croyez-moi, il y a de l’espoir. Il ne faut pas se lâcher".

Sous les applaudissements des supporters, Pascal Papé invite tout le monde à venir partager une bière dans un bar voisin de Jean-Bouin. Les joueurs prennent le temps de discuter avec ces anonymes qui les soutiennent inlassablement depuis des années. Le Stade français est bien une famille à part. Mais la dernière page de son album vient peut-être de se refermer ce 13 mars 2017.