Fusillade à San Bernardino : au moins 14 morts, les deux tireurs tués
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 3, 2015
Ils s'appellent Syed Farook et Tashfeen Malik et étaient en couple. Cet homme de 28 ans et cette femme de 27 ans sont les deux auteurs de la pire tuerie aux États-Unis depuis trois ans, qui a coûté la vie à 14 personnes mercredi à San Bernardino, en Californie. Les deux tireurs ont été tués, a précisé la police. Employé du comté de San Bernardino, où il travaillait depuis cinq ans comme spécialiste de l'environnement pour le département de la santé publique, Syed Farook est un citoyen américain de 28 ans. Quant à la femme, Tashfeen Malik, sa nationalité n'est pas encore connue, a indiqué le chef de la police de la ville, Jarrod Burguan. Les employés de ce service étaient réunis pour « une réunion festive » avant Noël lorsque la fusillade a éclaté. Le suspect « se trouvait à la fête et est parti plus tôt, décrit comme étant en colère », a poursuivi Jarrod Burguan. C'est en suivant cette piste que les agents sont remontés jusqu'à une adresse, à Redlands, à une quinzaine de kilomètres de San Bernardino et ont découvert le véhicule suspect qu'ils recherchaient non loin de là. Après une course poursuite, les deux suspects vêtus de tenues paramilitaires sont morts, leur 4X4 noir criblé de balles. « Ils étaient tous les deux armés d'un fusil d'assaut et d'une arme de poing. Et il y a aussi des choses suspectes dont nous nous méfions autour du véhicule », a indiqué le chef de la police locale.Au moins quatorze personnes ont été tuées et une vingtaine blessées – dont une dizaine dans un état critique – dans la fusillade durant la fête professionnelle de fin d'année du centre pour handicapés à San Bernardino, ville située à environ une heure de route à l'est de Los Angeles. La fusillade a consterné le président Barack Obama, qui a adressé ses condoléances aux familles de victimes. Le visage grave, il a déploré ces tueries qui se reproduisent aux États-Unis et sont « sans équivalent ailleurs dans le monde ». Le bilan de cette fusillade est le plus lourd depuis le carnage perpétré en décembre 2012 dans l'école de Sandy Hook à Newtown (Connecticut, Nord-Est), où 26 personnes avaient trouvé la mort, dont 20 enfants de CP. Les coups de feu se sont produits en fin de matinée au Inland Regional Center, un centre social au service de personnes handicapées. Olivia Navarro, 63 ans, a reçu un appel de sa fille Jamile, qui travaillait dans ce vaste bâtiment où les handicapés, en particulier les enfants, reçoivent des soins. « Elle m'a dit : il y a des tireurs dans le bâtiment ! On va s'enfermer dans une pièce et éteindre la lumière », a raconté Olivia Navarro à l'Agence France-Presse, les yeux rougis
Colère d'Obama
À l'entrée du site, les télévisions américaines ont montré des blessés étendus à même la chaussée, leurs vêtements étant découpés sur place pour effectuer les premiers soins. Le bain de sang a plongé San Bernardino dans la stupeur et l'effroi, les écoles recevant notamment l'instruction de confiner les élèves et les habitants de rester chez eux. Des centaines de membres de forces de l'ordre ont été déployés, avec le soutien du FBI. Les télévisions américaines ont ensuite diffusé des images prises d'hélicoptère montrant des agents des forces d'intervention, abrités derrière leurs véhicules, près du 4×4 criblé de balles, un corps reposant à terre non loin. Les policiers, craignant des explosifs, ont approché du véhicule des suspects un engin de déminage et utilisé une perche. Ils ont finalement extrait du véhicule un second corps.
Cette nouvelle fusillade intervient cinq jours seulement après une tuerie dans un centre de planning familial dans le Colorado qui avait déjà provoqué la colère du président Obama et relancé pour la énième fois le débat sur la réglementation des armes à feu aux États-Unis. Le président américain a une nouvelle fois déploré des scènes qui se répètent à travers les États-Unis et sont « sans équivalent ailleurs dans le monde ». « Il y a des mesures que nous pourrions prendre, non pas pour éliminer toutes ces fusillades, mais pour améliorer les chances qu'elles ne se produisent pas avec une telle fréquence », a-t-il déclaré sur la chaîne américaine CBS, évoquant en particulier des lois « de bon sens » sur le contrôle des armes..