François Fillon a été mis en examen ce mardi matin
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 14, 2017
Le candidat LR à la présidentielle a été mis en examen dès ce mardi matin dans l'affaire des emplois fictifs présumés. Il devait être convoqué mercredi par les juges.
Comme l'a annoncé Le Canard enchaîné sur Twitter ce mardi, François Fillon a été mis en examen dans la matinée, avec 24 heures d'avance sur la date prévue. Une information confirmée par son avocat à l'AFP et par le parquet.
D'après nos informations, il est mis en examen pour détournement de fonds public, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d'abus de biens sociaux et manquements aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
"La mise en examen est intervenue ce (mardi) matin. L'audition a été avancée pour qu'elle se déroule dans des conditions de sérénité", a ajouté Antonin Levy, l'un des avocats de François Fillon, qui n'a pas fait d'autre commentaire.
L'instruction pourrait durer plusieurs mois
Cette mise en examen intervient plus tôt que prévu, puisque le candidat à la présidentielle devait être convoqué mercredi par les juges pour son implication dans l'affaire des emplois présumés fictifs de sa femme et de ses enfants comme assistants parlementaires. Cette anticipation visait sans doute à permettre aux interrogatoires de se dérouler dans des conditions plus sereines, avec une attention médiatique moindre. Il ne s'agit pas d'une affaire difficile techniquement sur le papier", estime Benjamin Blanchet, ancien substitut du parquet national financier, qui a estimé sur BFMTV que l'instruction pourrait durer plusieurs mois, mais sans doute pas plus longtemps.
Une mise en examen intervient quand les juges d'instruction considèrent qu'il existe des "indices graves ou concordants rendant vraisemblable" qu'une personne a commis des délits. François Fillon aurait pu être placé sous le statut plus favorable de témoin assisté.
Une situation politique atypique
François Fillon n'est pas le premier candidat majeur à une élection présidentielle à concourir avec le poids d'une mise en examen sur les épaules. François Mitterrand, entré en campagne en septembre 1965, était à l’époque inculpé dans l’affaire de l’observatoire pour outrage à magistrat après la levée de son immunité parlementaire.François Fillon avait promis qu'il se retirerait de la course à l'Élysée dans une telle hypothèse, avant de revenir sur cet engagement. "Les balles volent bas" dans cette campagne présidentielle, a-t-il déclaré lors de sa rencontre avec la Fédération des chasseurs ce mardi, quelques instants avant l'annonce publique de sa mise en examen.