En ce moment

Titre

Artiste

Emission en cours

Nouveaux Artistes

12:30 13:00

Emission en cours

Nouveaux Artistes

12:30 13:00

Upcoming show

Nouveaux Artistes

12:30 13:00


Au Festival de Cannes, Woody Allen n’a pas trop mal pris la blague de Laurent Lafitte

Écrit par sur mai 12, 2016

Pour la soirée d’ouverture du Festival de Cannes, le maître de cérémonie, Laurent Lafitte, a pris le parti de se moquer de Woody Allen et d’évoquer des accusations d’agression sexuelle qui pèsent sur lui.

Le réalisateur américain était la star de la première journée du Festival, où son film Café Society était présenté. Comme l’a noté le New York Times, Woody Allen a été interrogé par les journalistes « sur ce qu’il pense de l’amour, de la célébrité, du casting, et sur comment il garde la forme pour tourner à 80 ans. Il n’a pas, en revanche, été interrogé sur les accusations d’agression sexuelle par sa fille adoptive, Dylan Farrow ».

L’humoriste Laurent Laffite a eu moins de scrupules dans son monologue :

Une histoire vieille de vingt ans

Le maître de cérémonie faisait référence aux déboires judiciaires du cinéaste Roman Polanski, arrêté pour viol aux Etats-Unis en 1977, qui s’est enfui au Royaume-Uni après avoir été libéré sous caution, et n’a jamais remis les pieds sur le sol américain. Il faisait surtout allusion aux accusations de viol de sa fille que porte depuis vingt ans contre Woody Allen son ex-compagne Mia Farrow. Ces faits remontent à 1992, et ce dernier n’a jamais été condamné, même s’il a perdu la garde de ses deux enfants adoptifs, Dylan et Moses, en 1993.

En janvier 2014, l’affaire avait ressurgi aux Etats-Unis avec la publication d’une lettre ouverte de Dylan Farrow dans le New York Times. S’était ensuivi un règlement de comptes par médias interposés entre Woody Allen et le clan Farrow — Mia Farrow et deux de ses enfants, Ronan (fils naturel de Woody Allen) et Dylan. En février 2014, Woody Allen répondait à la lettre de sa fille, toujours dans le New York Times, accusant Mia Farrow d’avoir manipulé leurs enfants pour se venger de lui.

Depuis, Ronan Farrow a dénoncé à plusieurs reprises l’impunité de son père. Deux jours avant la cérémonie d’ouverture du Festival, il a publié une tribune dans The Hollywood Reporter, où il parlait de la « puissante machine publicitaire » qui protège Woody Allen contre les accusations de sa fille, impliquant « toute une série de soutiens, thérapeutes, avocats, amis, quiconque serait prêt à traiter de folle manipulée ou assoiffée de revanche une jeune femme qui s’oppose à un homme puissant ».

Dans ce contexte tendu, la blague de Laurent Lafitte a laissé de nombreux invités bouche bée. Notons qu’il s’est aussi moqué de Paris Hilton, c’est facile, des rousses, et qu’il a longuement embrassé Catherine Deneuve. Il a aussi rendu hommage au cinéma comme art pour dépasser la barbarie. En tout cas, Emmanuelle Seigner n’a pas du tout aimé. 

Au lendemain de la cérémonie, Woody Allen, qui n’a pas réagi sur le coup, a dit qu’il n’avait pas été gêné par la blague, car, étant lui aussi comédien, il pense que ses confrères doivent être libres de faire « toutes les blagues qu’ils veulent ». Quant à la tribune de son fils, il répond avoir « dit tout ce qu’il avait à dire » dans sa réponse écrite de 2014.

En revanche, l’actrice Blake Lively, au générique du dernier film de Woody Allen, a fait savoir qu’elle n’avait pas du tout apprécié l’humour noir et le second degré à la française.