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Fermeture des bars et des restaurants à Marseille : la Ville réclame un délai de dix jours

Écrit par sur septembre 24, 2020

Face à une remontée du taux d’incidence du Covid-19 dans la métropole d’Aix-Marseille et en Guadeloupe, le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé mercredi soir des mesures très strictes dans ces deux régions, désormais placées en « zone d’alerte maximale » : bars et restaurants sont contraints à une fermeture totale à partir de samedi. Onze autres métropoles, dont Paris, ont été placées en « zone d’alerte renforcée », ce qui implique notamment la fermeture des bars à partir de 22 heures et la limitation de la vente d’alcool. Les professionnels de la restauration et les bistrotiers ne décoléraient pas, jeudi 24 septembre, dénonçant une « décision inique » d’un gouvernement « incapable de gérer la crise » sanitaire, de fermer leurs établissements dans la métropole d’Aix-Marseille et de leur imposer une fermeture à 22 heures, ailleurs. Le premier adjoint de Marseille, Benoît Payan, a qualifié jeudi d’« affront » l’annonce « sans concertation » par le gouvernement de « restrictions incroyables » pour lutter contre le Covid-19, et réclamé un délai de dix jours avant la mise en œuvre de nouvelles mesures. L’agence Santé publique France a fait état mercredi de 13 072 nouvelles contaminationsen vingt-quatre heures, soit 3 064 de plus que la veille. Le nombre de patients hospitalisés au cours des sept derniers jours s’élève selon elle à 4 244, comme mardi, et parmi eux, 675 ont été admis en réanimation, soit 24 de plus que la veille. Le taux de positivité des tests est remonté 6,1 % à 6,2 % et 1 039 foyers d’infections sont en cours d’investigations (+ 70 en vingt-quatre heures). Quarante-trois décès supplémentaires ont par ailleurs été recensés, ce qui porte le bilan à 31 459 morts depuis le début de l’épidémie en France.

  • Mesure injustifiée », « sacré coup de massue »

« C’est une mesure injustifiée, car les contaminations surviennent dans le milieu privé et familial. Et c’est discriminatoire, parce qu’on nous stigmatise. Enfin, c’est contre-productif : en fermant nos établissements à 22 heures, on pousse nos clients à faire la fête ailleurs : les plages et bords de fleuves tant qu’il fait beau, et demain les appartements privés », a déclaré Franck Trouet, porte-parole du Groupement national des indépendants (GNI), un syndicat patronal qui représente les indépendants de l’hôtellerie et de la restauration.

Pour le GNI, cette situation résulte de « l’incapacité du ministre de l’intérieur à faire respecter les règles : interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes, de la consommation d’alcool sur la voie publique, distanciation sociale et port du masque »« Nos établissements, eux, ont dépensé des millions d’euros pour respecter les protocoles et on veut nous faire fermer ?! », s’est indigné M. Trouet.

La fermeture des restaurants décrétée dans la métropole d’Aix-Marseille et en Guadeloupe est un « sacré coup de massue »a réagi de son côté jeudi sur Europe 1 le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin« Pour les hôteliers, les bars et toute la filière en amont, les fournisseurs, il faut tout simplement annuler leurs charges » et pas seulement les reporter, a-t-il demandé. « Ils ne pourront pas rembourser, ou alors ça sera direction le tribunal de commerce, et là, de toute façon, ils ne paieront pas », a déclaré M. Asselin.

Reçus jeudi matin par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et le ministre délégué aux petites et moyennes entreprises (PME), Alain Griset, à Bercy, les professionnels vont demander, pour les établissements contraints de fermer, « une prise en charge par l’Etat des loyers et des charges fixes », et, pour ceux devant baisser le rideau à 22 heures, « une indemnisation de la perte d’exploitation », selon Franck Trouet.

« Les bars et les restaurants ont besoin du soutien de l’Etat qui doit compenser totalement leur perte d’exploitation », a tweeté le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux avant cette réunion. « C’est urgent car c’est une question de survie », a-t-il ajouté.