Fakear : «La musique électronique me permet de m’exprimer»
Écrit par Jonathan PIRIOU sur août 30, 2017
INTERVIEW – Le jeune DJ de 25 ans a enthousiasmé le public de Rock en Seine grâce à ses musiques envoûtantes aux sonorités lointaines. Entretien avec Théo Le Vigoureux, plus connu sous le nom de Fakear.
Il illumine les nuits de son talent. Avec une renommée désormais internationale, Fakear parcourt le monde, à 25 ans seulement. Des voyages, qui continuent d'inspirer son travail, et influencent perpetuellement sa musique électronique fluide et planante. À Rock en Seine, le DJ français Fakear a enthousiasmé le public grâce à ses musiques envoûtantes aux sonorités lointaines, aidé d'une sublime scénographie.
LE FIGARO. – Vous avez débuté en faisant partie de groupes de rock. Comment expliquer ce virage pris jusqu'à la musique électronique?
FAKEAR. – Il y a plein d'avantages à faire de la musique électronique. Déjà, les outils coûtent moins chers. Quand on débute, c'est toujours un aspect non négligeable. Cela offre également beaucoup plus de possibilités musicalement parlant, il y a plus de place à la créativité. Pour faire du rock, il faut être en général quatre ou cinq. On est donc le quart ou le cinquième de la chanson. La musique électro me permet de m'exprimer, de faire des sons plus personnels. On peut tout faire, c'est bien plus large artistiquement.
Quelle est votre définition d'une bonne musique?
Une bonne chanson doit faire voyager. Elle doit transporter les gens quelque part. Je suis originaire d'un patelin en Normandie où il y a plus de vaches que d'habitants. Désormais, j'habite dans la campagne suisse. Même si je suis plus citadin que mes amis, la nature a une importance particulière sur ma musique, c'est un thème qui revient souvent.
À propos de vos influences, d'où viennent-elles?
Principalement de mes parents, qui sont musiciens. C'est eux qui m'ont fait découvrir de nombreux artistes, comme les Pink Floyd par exemple, ou encore Deep Forest, un groupe de rock progressif.
Sur scène, vous ne faites pas de transition entre vos chansons. Pourquoi ce choix?
Tout simplement parce que c'est un art que je ne maîtrise pas. J'admire les DJs capables de mixer pendant des heures. Mais ce n'est pas mon registre véritable; je préfère terminer le morceau, écouter les applaudissements et voir la réaction du public. Cela me permet également d'avoir plus de présence scénique.
Passer de sa chambre à une scène de dizaine de milliers de personnes, c'est un sacré changement. Comment vivez-vous cette évolution?
J'essaie de rester le plus normal possible. Ça a littéralement changé ma vie, c'est une chance incroyable. Mais quand tu es jeune et que tu mixes devant des foules, cela peut très rapidement te monter à la tête. Tu peux avoir une tendance à te prendre pour un Dieu. Pour éviter de tomber là-dedans, il faut se poser les bonnes questions. De toute façon, il y a toujours mes amis, et surtout ma copine, pour me remettre à ma place.