Facebook pulvérise tous ses records
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 2, 2017
Le numéro un des réseaux sociaux, qui aspire une grande partie de la croissance du marché publicitaire numérique, a vu ses profits bondir de 129% alors que son chiffre d'affaires a grimpé de 51%.
À Washington
On avait beau s'attendre à des résultats reflétant une forte croissance, Facebook parvient à nouveau à pulvériser les anticipations. Le numéro un des réseaux sociaux rend compte d'un bond de 129% de ses profits au cours du quatrième trimestre, alors que son chiffre d'affaires grimpe de 51%. Mark Zuckerberg, le co-fondateur et patron de la firme de Menlo Park (Californie) continue de rappeller que cette forte croissance va ralentir, ne serait-ce qu'en raison de la taille considérable déjà acquise par l'entreprise, ses mises en garde ne font pas peur à ses actionnaires. L'action de Facebook qui a gagné 16% entre le début de l'année et la clôture du Nasdaq hier, a grapillé encore 1% sur le marché de gré à gré dans la soirée de mercredi après la publication de ces résultats spectaculaires. Les ventes de Facebook au cours des trois derniers mois de l'année 2016 atteignent 8, 8 milliards de dollars, alors que ses profits s'envolent à 3, 6 milliards de dollars. Derrière Google, propriété d'Alphabet, Facebook continue d'avaler une grande part de la croissance du marché de la publicité numérique. 84% de ses recettes publicitaires proviennent désormais de services sur smartphones ou tablettes, contre 80% à la même époque l'an dernier.
Glissement vers la video
Pour compenser les premiers signes de saturation des messages qui s'affichent sur les pages de ses utilisateurs, Facebook mise sur plusieurs méthodes. La première est de transformer de plus en plus ces messages en spots vidéo. «La vidéo est la méga-tendance aujourd'hui comme le basculement du PC vers les terminaux mobiles l'était hier» résume «Zuck» en commentant les performances insolentes de sa société. La seconde stratégie vise à monétiser ses autres plateformes, comme Instagram qui permet de partager des photos et qui compte désormais plus de 600 millions d'utilisateurs. Le glissement vers la vidéo permet aussi à Facebook de mordre sur le marché de la publicité télévisée. L'introduction progressive de la 5G par les opérateurs de télécommunications est censée faciliter ce nouveau tournant au cours des prochaines années. Une des principales raisons de l'attrait de Facebook pour les annonceurs est l'audience croissante du réseau. Le nombre de ses utilisateurs mensuels a encore augmenté de 17% par rapport à la fin de l'année 2015 pour atteindre 1, 86 milliard de personnes. Ceux qui se rendent quotidiennement sur Facebook sont désormais 1, 23 milliard.
Plus de 17.000 employés
Une bonne mesure du succès de Facebook, même sur son marché domestique que l'on pourrait croire proche de la saturation, est le volume de recettes publicitaires par usager. Il atteint aujourd'hui 19, 81 dollars aux États-Unis et au Canada, contre 13, 70 dollars fin 2015. La croissance folle de Facebook se mesure aussi à l'augmentation de ses effectifs: + 34% en un an, soit plus de 17.000 employés. Et la direction de la société mythique met en garde: la tendance va continuer en 2017, avec des dépenses et investissements programmés en hausse de 40 à 50%. La réalité virtuelle et l'intelligence artificielle sont toujours deux des domaines d'investissements à long terme privilégiés identifiés par Mark Zuckerberg. À ce propos Facebook rend compte de la perte de son procès devant un jury de Dallas au Texas. Oculus, entreprise rachetée par Facebook en 2014, était accusée au civil par ZeniMax Media d'avoir volé la technologie nécessaire à la mise au point de son casque de réalité virtuelle. Le jury a accordé à ZeniMax des dommages et intérêts de 500 millions de dollars. Facebook compte faire appel, mais le montant du jugement reste très faible au regard des profits générés par le leader des réseaux sociaux.