Extrême droite: Trump minimise ses critiques et plonge dans la crise
Écrit par Jonathan PIRIOU sur août 16, 2017
Lors d'une conférence de presse, le Président a aussi expliqué que les torts étaient partagés. Des propos qui n'ont pas plu à tout le monde.
Donald Trump a déclenché une nouvelle vague d'indignation à travers l'Amérique mardi, en affirmant lors d'une conférence de presse que la responsabilité des violences qui ont secoué Charlottesville devait être recherchée "des deux côtés". Pour rappel, samedi, une attaque perpétrée par un sympathisant néo-nazi y a fait une morte et 19 blessés.
Des torts des deux côtés"
Lors d'une conférence de presse chaotique depuis la Trump Tower à New York, le président américain, très remonté, a renvoyé dos-à-dos les membres de la droite suprémaciste qui s'étaient donné rendez-vous dans cette petite ville de Virginie, et les manifestants venus les dénoncer. Ses propos véhéments, parfois décousus, contrastaient de manière saisissante avec la déclaration solennelle de lundi à la Maison Blanche au cours de laquelle il avait, lisant son discours sur téléprompteur, dénoncé des "violences racistes" inacceptables.
Debout devant les ascenseurs dorés de sa tour de Manhattan, le président américain, de plus en plus critiqué dans son propre camp, a commencé par avancer que sa première déclaration, très évasive, samedi, s'expliquait par le manque d'informations dont il disposait. "Les événements venaient d'avoir lieu", a-t-il dit, pour justifier sa réaction en deux temps. Mais face au feu roulant des questions, Donald Trump a ensuite justifié sa première approche. "Je pense qu'il y a des torts des deux côtés", a-t-il lancé, vindicatif. Debout à ses côtés, l'ancien général des Marines John Kelly, nouveau secrétaire général de la Maison Blanche, est resté immobile, presque figé, durant cette longue tirade.
Des propos salués par un ancien du Ku Klux Klan
"J'ai regardé de très près, de beaucoup plus près que la plupart des gens. Vous aviez un groupe d'un côté qui était agressif. Et vous aviez un groupe de l'autre côté qui était aussi très violent. Personne ne veut le dire", a-t-il affirmé, avant de poursuivre : "Que dire de l'Alt left qui a attaqué l'Alt right (terme qui désigne la droite alternative) comme vous dites ? N'ont-ils pas une part de responsabilité ?"
"J'ai condamné les néo-nazis. Mais tous les gens qui étaient là-bas n'étaient pas des néo-nazis ou des suprémacistes blancs, loin s'en faut, a-t-il tonné. Il y avait des gens très bien des deux côtés".
Les propos présidentiels ont été immédiatement salués par David Duke, un ancien leader du Ku Klux Klan qui était présent à Charlottesville. "Merci président Trump pour votre honnêteté et votre courage", a-t-il lancé sur Twitter, le remerciant d'avoir "dit la vérité" et dénoncé "les terroristes de gauche".
"Donald Trump vient de remettre la haine raciale à la mode"
Dans le même temps, ces déclarations du président Trump ont suscité une vague de réactions indignées, sur l'échiquier politique comme ailleurs. "La haine raciale a toujours existé en Amérique. Nous le savons, mais Donald Trump vient de la remettre à la mode!", a lancé la superstar du basket LeBron James. "Des dirigeants de tous bords, venus de tout le pays, ont dénoncé ces personnes et leurs actes dans des termes clairs, sans hésitation. Le peuple américain a besoin que son président fasse la même chose, et ils en ont besoin maintenant", a quant à lui écrit dans un communiqué le gouverneur démocrate de Virginie, Terry McAuliffe.
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"Nous devons êtres clairs. La suprématie blanche est répugnante. (…) Il ne peut y avoir aucune ambiguïté morale", a ensuite tweeté Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants. Ileana Ros-Lehtinen, élue américaine républicaine de Floride, a elle exprimé son désaccord avec colère: "Accuser 'les deux côtés' après Charlottesville?! Non. Le retour au relativisme lorsqu'on parle du KKK, des sympathisants nazis et des suprémacistes blancs ? Clairement non".