Euthanasie, suicide assisté, clause de conscience… les mots pour comprendre le débat sur la fin de vie
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 3, 2023
Il y a une inégalité face à la mort ». Emmanuel Macron réagissait ce lundi matin au rapport de la Convention citoyenne sur la fin de vie. Ce texte, voté par 184 citoyens tirés au sort, préconisait l’ouverture du suicide assisté ou de l’euthanasie avec un certain nombre de garde-fous. Mais de quoi parle-t-on vraiment ?
Fin de vie
C’est le sujet central de la Convention citoyenne et d’un potentiel futur projet de loi. La fin de vie correspond à la situation des personnes « ayant une maladie grave, évolutive, en phase avancée, potentiellement mortelle ; ou des personnes chez lesquelles le pronostic vital est engagé à court ou moyen terme, après un accident par exemple », précise le rapport.
La Convention s’est justement prononcée à 97 % en faveur d’un meilleur cadre d’accompagnement de la fin de vie des Français. Pour 82 % d’entre eux, le cadre n’est pas adapté aux différentes situations rencontrées. C’est de ce constat qu’est née la réflexion sur « l’aide active à mourir », évoquée par Emmanuel Macron, qui englobe l’euthanasie et le suicide assisté.
Euthanasie
On rentre dans le vif du sujet. Selon le Comité Consultatif National d’éthique, l’euthanasie est « l’acte d’un tiers qui met délibérément fin à la vie d’une personne qui le demande, dans l’intention de mettre un terme à une situation jugée insupportable. »
Dans les faits, la substance létale peut être administrée par voie orale ou intraveineuse à la personne qui le demande, par une autre personne, issue du corps médical. « En moins d’une minute, le patient s’endort sans aucune souffrance, et le décès survient deux à trois minutes plus tard », ajoute le docteur belge. Cette méthode est pour l’instant interdite en France. Dans d’autres pays, comme la Belgique donc, l’euthanasie est légale, mais dispose d’un cadre juridique propre (conditions d’éligibilité, modalités de contrôle…)
Suicide assisté
Le suicide assisté est légèrement différent de l’euthanasie. Cette méthode consiste à prodiguer à une personne qui le demande « l’environnement et les moyens nécessaires pour qu’elle mette fin à sa vie », selon la définition du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. C’est donc le patient, lui-même, qui s’auto-administre la substance létale par voie intraveineuse ou orale.