Equateur: nouvelle évasion au pénitentier de Guayaquil
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 13, 2024
Au moins cinq détenus se sont évadés vendredi soir du vaste complexe pénitentiaire de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Equateur, dont deux été rattrapés peu après au cours d’une vaste opération de recherches, a-t-on appris de sources concordantes.
Peu après l’évasion, deux hélicoptères, ainsi que des drones, survolaient les alentours de l’immense prison, en périphérie nord de la ville, a-t-on constaté. Ils usaient de puissant projecteurs dirigés vers le sol pour tenter de localiser les fugitifs.
Au moins cinq détenus ont pris la fuite en début de soirée par la partie arrière de la prison, qui jouxte une rivière, ont indiqué à l’AFP deux sources policières.
Deux d’entre eux ont été repris peu après. Des images diffusées sur les réseaux sociaux, non vérifiées, ont montré deux hommes ventre à terre et menottés, présentés comme des fugitifs.
Les autorités ou l’administration pénitentiaire n’ont fait aucune déclaration.
Peu après l’incident, des dizaines de policiers, appuyés par des militaires, étaient visibles patrouillant autour du pénitentier, où sont emprisonnés les pires criminels du pays.
Des voltigeurs à moto allaient et venaient sur l’autoroute à l’entrée de la prison et dans les rues adjacentes. Des soldats sur le qui-vive faisaient le gué à proximité.
Un cordon d’une dizaine d’hommes, équipés de boucliers anti-balles, a pris position à l’entrée principale du pénitentier.
La situation était cependant calme, tandis que la circulation sur l’autoroute voisine n’a pas été interrompue.
L’Equateur connaît depuis dimanche une crise sécuritaire sans précédent, qui a pour origine l’évasion de cette même prison de Guayaquil du redouté chef du gang des Choneros Adolfo Macias, alias “Fito” .
Sa fuite a été suivie de mutineries dans les prisons, de prises d’otages et d’attaques contre les forces de l’ordre, de véhicules incendiés… Dix-huit personnes ont été tuées, 178 gardiens et employés de prison restent pris en otage dans les prisons.
Le président Daniel Noboa a décrété l’état d’urgence et ordonné à l’armée de neutraliser ces bandes criminelles, considérées comme “terroristes”.
Plus de 22.400 militaires ont été déployés, avec des patrouilles terrestres, aériennes et maritimes, des perquisitions et des opérations à tout va ont été menées dans les prisons, tandis qu’un couvre-feu a été imposé.
Selon un dernier bilan officiel publié vendredi, depuis le 9 janvier, 859 suspects ont été interpellés, 25 détenus évadés ont été recapturés, 5 “terroristes” abattus, et 57 personnes séquestrées ont été libérées.
Une vidéo glaçante tournée dans la prison de Machala (sud-ouest) et confirmée par la police a ajouté à la terreur vendredi.
On y voit le cadavre d’un prisonnier emballé dans du plastique jeté dans la rue depuis une fenêtre de la prison sous le contrôle des mutins.
D’autres images sont apparues ces deux derniers jours, qui montrent des membres présumés des gangs interpellés en train d’être ridiculisés, forcés de chanter, de se frapper entre eux ou encore victimes de mauvais traitements par les soldats.