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En Chine, le yuan chute après une nouvelle dévaluation

Écrit par sur août 12, 2015

La Chine a abaissé fortement le taux de référence du yuan face au dollar pour le deuxième jour consécutif, accentuant la dévaluation de facto de sa monnaie. Celle-ci a atteint son plus bas niveau en quatre ans à 6,43 yuans pour un dollar, mercredi 12 août. Le yuan a désormais perdu 3,5 % en Chine au cours des deux derniers jours, et environ 4,8 % sur les marchés mondiaux.

Dans le détail, la Banque de Chine a abaissé le taux-pivot autour duquel la monnaie est autorisée à fluctuer au sein d’une fourchette quotidienne de 2 %. Elle avait déjà réduit de presque 2 % ce taux de référence mardi – provoquant la plus brutale dépréciation depuis 2005 et la fin de l’arrimage du yuan au dollar.

A la différence des Etats-Unis ou de la zone euro qui laissent le niveau des changes s’établir librement, la Chine établit administrativement chaque matin un cours pivot autour duquel sa monnaie ne pourra pas varier de plus de 2 %, à la hausse ou à la baisse. Pour établir ce cours avant chaque séance, l’autorité des changes dit sonder les grands acteurs du marché et suivre l’évolution des principales devises. Le yuan a été désarrimé du dollar en 2005.Pour répondre aux soupçons qui veulent que la Banque de Chine et les autres grandes banques publiques aient soutenu artificiellement le yuan contre les pressions à la baisse, Pékin a décidé que, désormais, la Banque centrale fixerait ce point médian en prenant « entièrement en compte » l’offre et la demande sur le marché des changes, ainsi que les niveaux les plus récents des devises étrangères.Ces décisions ont pour but, d’une part, d’enrayer le ralentissement de l’activité économique du géant asiatique en relançant son commerce extérieur en difficulté. Mercredi, de nouveaux chiffres sont venus assombrir l’horizon économique du pays : sa production industrielle a fortement ralenti en juillet.

Mais la Chine cherche avant tout à faire intégrer sa monnaie au panier de devises de référence du Fonds monétaire international (FMI), qui compte pour l’instant quatre devises (le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen). Le FMI, qui se prononcera en novembre, a salué une « étape positive » après la première dévaluation, tout en affirmant que ces mesures n’auront pas « d’implication directe » sur sa décision.

La politique de la Banque centrale n’est pas étrangère à l’annonce d’une chute de 8,3 % des exportations chinoises en juillet. Le renforcement de la monnaie chinoise face à l’euro, dans le but de soutenir la consommation et aider les entreprises à investir à l’étranger, entravait effectivement les exportations du géant asiatique vers l’Union européenne, son principal partenaire commercial.

Parmi les conséquences qu’a eu cette nouvelle dévaluation du yuan :

Les bourses d’Asie ont ouvert leur séance en forte baisse, la Bourse de Shanghai reculant de 1,19 % et celle de Tokyo de 1, 6%.
L’euro montait face au dollar, un euro s’échangeant contre 1,1075 dollar.
Les autres devises asiatiques étaient également en baisse, la roupie indonésienne et le ringgit malaisien touchant leurs niveaux les plus bas en 17 ans et les dollars australien et néo-zélandais le plus bas de 6 ans.
Les cours du pétrole ont atteint leur plus bas niveau depuis plus de six ans.
Wall Street a terminé la séance de mardi en forte baisse. Huit des 10 indices sectoriels de l’indice S&P ont fini dans le rouge et en premier lieu celui des matières premières, qui laisse 1,93 %.

 

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