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Emmanuel Macron, une popularité par défaut

Écrit par sur janvier 31, 2022

Analyse. Et pourtant rien ne bouge. Ou si peu. La France se fracture, se lasse et s’angoisse. Le dérèglement climatique n’est plus seulement une frayeur mais une réalité ; la révolution numérique bouleverse notre quotidien au point de rendre caducs des savoirs à peine datés ; le pays questionne son identité entre nostalgie d’un passé fantasmé et crainte d’un avenir diabolisé ; enfin, tout en endeuillant des centaines de milliers de familles, le Covid-19 a, depuis deux ans, bousculé nos vies. Le pays, hier chahuté par les « gilets jaunes », aujourd’hui par les antivax, reste dans un état volcanique. Pourtant rien ne bouge. Ou si peu, au sein de l’électorat macroniste.

Arrivé de façon inattendue à la tête de l’Etat en 2017, Emmanuel Macron, brièvement encarté au Parti socialiste, a d’abord été étiqueté au centre gauche. Après avoir décidé de supprimer l’impôt de solidarité sur la fortune, fait voter la loi « sécurité globale » et promulgué la réforme de l’assurance chômage, le voici identifié au centre droit. Son électorat, pourtant, a peu évolué. Ni quantitativement ni qualitativement.

Au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, il récoltait 24 % des suffrages. Parmi eux, une majorité (61,7 %) se disait de gauche, note la politologue et chercheuse à l’université Paris-Panthéon-Assas Sylvie Strudel, dans le livre dirigé par Pascal Perrineau, Le Vote disruptif (Presses de Sciences Po), publié en 2017.

Omelette macronienne

Cinq ans plus tard, sondage après sondage, Emmanuel Macron affiche un potentiel électoral au même niveau, avec une stabilité déconcertante. Quand ses concurrents subissent les aléas de l’actualité, quand leur popularité varie au gré de leurs déclarations ou de l’humeur des Français, l’électeur d’Emmanuel Macron reste fidèle à ce chef de l’Etat pas encore candidat à sa réélection.

L’étude publiée le 22 janvier par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde en atteste. Entre 24 % et 26 % des électeurs se disent prêts à offrir un nouveau mandat à l’actuel locataire de l’Elysée lors de la présidentielle d’avril. Si l’électeur macroniste s’est droitisé, l’ancien ministre de François Hollande a su maintenir l’équilibre revendiqué « et de droite et de gauche ». Bon an mal an, les deux ingrédients de l’omelette macronienne ont tenu.