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Emmanuel Macron chamboule les objectifs de couverture très haut débit

Écrit par sur juillet 17, 2017

Une couverture totale de la population française en 2020 plutôt qu'en 2022. Du haut débit par satellite au secours du très haut débit. Le président de la République a bouleversé les objectifs de déploiement des réseaux Internet fixe.

Emmanuel Macron souhaite «accélérer», tout en rapprochant la ligne d'arrivée. Durant la Conférence nationale des territoires réunie lundi au Sénat, le président de la République a bouleversé les objectifs de déploiement des réseaux Internet en France. Allant jusqu'à rendre caduque la feuille de route annoncée quelques jours plus tôt par son premier ministre.

Dans le cadre du plan France très haut débit signé en 2013, l'État s'était engagé à couvrir 100% de la population française en très haut débit en 2022. Lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée le 7 juillet, Édouard Philippe avait repris cet objectif, promettant de garantir l'accès au très haut débit partout en France «au plus tard d'ici à 2022». Et ce en dépit de retards de déploiement. Cela représentait une gageure pour les opérateurs, qui se sont manifestés pour réclamer des contreparties fiscales.

Deux semaines se sont écoulées, et les objectifs ont changé. Emmanuel Macron souhaite désormais que la couverture de la population soit avancée à la fin 2020, «non plus 2022», a-t-il dit au Sénat. «Je vous dis fin 2020, car je sais que j'aurai encore l'année 2021 pour pouvoir rattraper les retards», a-t-il plaisanté.

Le haut débit en renfort

Emmanuel Macron n'a pas seulement avancé sa date butoir de deux ans. Pour atteindre son objectif, il parle désormais d'accès «haut débit et très haut débit». Des lignes inférieures à 30 mégabits par seconde pourraient seconder la couverture en très haut débit dans certaines zones. Le président de la République a ainsi appelé à «envisager les complémentarités technologiques» entre la fibre optique, le mobile et en particulier l'Internet mobile ou le satellite, jugeant «impossible de tenir la promesse de tirer de la fibre dans tous les logements de la République». «Cette promesse est intenable technologiquement et financièrement», a-t-il insisté.

Or, la France est quasi intégralement couverte aujourd'hui par le haut débit ADSL, avec près de 30 millions de lignes cuivre. Les 2 millions de foyers restant peuvent passer par des offres satellitaires. On peut donc considérer que cette partie de la promesse fixée par Emmanuel Macron est quasi tenue, si l'Internet mobile vient en renfort.

À l'inverse, il n'y a que 16 millions de logements éligibles à de l'Internet très haut débit, de plus de 30 mégabits. Dont 12 millions qui peuvent bénéficier d'une vitesse de téléchargement de plus de 100 mégabits par seconde.

De nouvelles contraintes

Le chantier était déjà colossal pour aboutir à 100% de la population couverte en 2022, tel qu'envisagé jusqu'alors, en particulier dans les villes de tailles moyennes et dans les zones rurales. Il nécessiterait 15 à 16 milliards d'euros d'investissement, soit environ 5 milliards d'euros par an durant d'ici à la fin 2020, c'est-à-dire pas loin de ce que l'ensemble des opérateurs investissent tous les ans. L'État, a encore précisé Emmanuel Macron, «affectera une part du grand plan d'investissement à cette priorité pour, là où c'est nécessaire, là où des carences sont constatées, se substituer aux opérateurs défaillants». Tout en prenant «des mesures nouvelles d'incitation et de contrainte à l'égard des opérateurs de téléphonie».