Eglise Saint-Leu : un mineur arrêté dans le cadre de la fausse alerte à l’attentat terroriste
Écrit par Jonathan PIRIOU sur septembre 19, 2016
Deux jours après la fausse alerte qui a provoqué un mouvement de panique et un important déploiement policier dans le centre de Paris, un mineur de 16 ans, prénommé Dylan – qui utilisait le pseudonyme de Tylers Swatting –, a été interpellé, lundi 19 septembre, dans le département de la Marne. Samedi en milieu d’après-midi, le quartier des Halles avait été bouclé durant plusieurs dizaines de minutes par les forces de police pour une prétendue prise d’otage à l’église Saint-Leu. L’application gouvernementale SAIP a même émis une alerte attentat à l’attention de la population francilienne.
L’hypothèse d’un canular est aujourd’hui privilégiée et le premier ministre, Manuel Valls, a demandé que les auteurs soient « lourdement sanctionnés ». L’Etat se constituera par ailleurs partie civile, a annoncé le ministère de l’intérieur.
On a fait ça pour le buzz »
Selon une source citée par l’AFP, un appel téléphonique à 15 h 39, décrit aujourd’hui comme « une fausse alerte malveillante », était à l’origine de l’intervention policière. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « dénonciation de crime imaginaire » et « divulgation de fausses informations afin de faire croire à une destruction dangereuse ». Selon l’article 322-14, alinéa 2, du code pénal, le délit de fausse alerte est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Le ministère de l’intérieur a demandé une évaluation du préjudice financier.
Dans l’après-midi du samedi, deux mineurs s’étaient attribué le canular : Zakhaev Yamaha, selon son pseudonyme sur Facebook, avant que son compte ne soit désactivé, s’en était vanté pendant le week-end, en publiant par exemple une vidéo du quartier bouclé ou un article de presse commenté d’un « Putain, on est trop fort les mecs ! » ou d’un « J’kif ».
Contacté dimanche par Le Monde grâce à la messagerie instantanée de Facebook, il expliquait avoir agi sans réelle préméditation : « Le matin du jour de cet appel, une idée nous est arrivée », dit-il. Son objectif : « Buzzer et prouver l’incapacité des personnes qui répondent au téléphone, qui savent pas faire un contre-appel. »
En effet, d’après Zakhaev Yamaha, lui et son acolyte sont passés par une « plate-forme qui n’accepte pas les appels » et un simple rappel des services de police au même numéro les aurait mis en échec, « et l’intervention n’aurait jamais eu lieu ». Interrogé par L’Obs, le second mineur, Tylers Swatting, son complice présumé, affirme avoir agi pour le « buzz ». Précisant : « Si les gens ont eu peur, c’est leur problème… » C’est cet adolescent qui a été interpellé lundi par les autorités et placé en garde à vue.