Des dégâts “sans précédent” aux Bahamas et des habitants impuissants face à l’ouragan Dorian
Écrit par Jonathan PIRIOU sur septembre 3, 2019
Une tragédie historique.” C’est en ces mots que le Premier ministre des Bahamas, Hubert Minnis, a qualifié le passage de l’ouragan Dorian au-dessus de l’archipel. Emu aux larmes, le chef du gouvernement a tenu une conférence de presse, dimanche 1er septembre, juste avant que l’ouragan de catégorie 5 – le plus haut niveau sur l’échelle de classification – ne frappe ce territoire des Caraïbes, habituellement paradisiaque. >
“C’est probablement le jour le plus triste de ma vie, a-t-il lancé, avant d’exhorter les Bahaméens à se mettre à l’abri. Nous sommes face à un ouragan comme nous n’en avons jamais vu dans l’histoire des Bahamas. Il va y avoir des rafales atteignant les 320 km/h”.
Des vagues de sept mètres
Les vents culmineront en réalité à 360 km/h. L’ouragan souffle d’abord sur les îles Abacos (nord de l’archipel), arrachant arbres et toits sur son passage. Très peu de journalistes sont sur place et les premières images sont diffusées sur les réseaux sociaux. On y voit des rues inondées par des vagues si hautes qu’elles atteignent les toitures des habitations.
Le site du journal bahaméen The Tribune (en anglais) publie plusieurs vidéos terrifiantes, montrant des vagues gigantesques qui engloutissent des maisons en bois. Des rues où des bateaux chavirés flottant dans une eau boueuse au milieu de branches d’arbres, de planches et d’autres débris. “Regardez-moi ça”, témoigne Ramond A. King, un résident de l’île de Great Abaco, dans une vidéo transmise à l’AFP montrant les rues jonchées d’arbres et de poteaux électriques arrachés.
Nous avons besoin d’aide, tout est par terre. Regardez mon toit, il s’est écroulé. Je suis en vie, grâce à Dieu. Je peux reconstruire.Un habitant de l’île de Great Abacoà l’AFP
D’après le Centre national des ouragans américains (NHC), Dorian a égalé le record, qui date de 1935, de l’ouragan le plus puissant de l’Atlantique lorsqu’il a touché terre. Un rapport de l’institut météorologique, basé à Miami, à quelques centaines de kilomètres des Bahamas, affirme que l’ouragan est assez puissant pour provoquer des vagues de 5,5 à 7 mètres plus hautes que le niveau normal des marées.
A l’intérieur de l’œil
Pendant la nuit de dimanche à lundi, l’œil de Dorian se déplace vers l’île voisine de Grand Bahama, situé à l’ouest de Great Abaco et à 80 km des côtes de Floride. Après avoir essuyé des “vents très très forts, accompagnés d’un rideau de pluie, de tornades et d’une activité électrique intense”, les habitants connaissent une étonnante accalmie lorsqu’ils se trouvent dans l’œil du cyclone, explique à franceinfo Olivier Proust, prévisionniste à Météo France.
“Tout s’arrête d’un coup et le ciel redevient bleu. Il n’y a plus de vent, le temps est calme, détaille le météorologiste. Puis, quelques heures plus tard, les vents se remettent à souffler.” Des militaires américains ont diffusé des images de l’intérieur de l’œil de Dorian, captées grâce à un avion “chasseur d’ouragan”.