Déconfinement : Transats, piscine, sanitaires… Qu’est-ce qui vous attend dans les campings cet été ?
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 4, 2020
- Depuis mardi, les campings sont autorisés à rouvrir leurs portes.
- 20 Minutes s’est rendu, mercredi matin, dans un camping en Vendée pour faire le point avec les gérants sur les mesures sanitaires mises en place cet été.
C’est officiel depuis une semaine, la fiesta boom boom, chère à la série (et la chaîne) «Camping Paradis», fera bien se tortiller cet été les touristes du camping de la Bretonnière à Saint-Julien-des-Landes, petite commune proche de la côte vendéenne. Et c’est un sacré soulagement pour les propriétaires Aline et Régis. Ils avaient « un bon pressentiment » depuis deux ou trois semaines. L’allocution du Premier Ministre Edouard Philippe jeudi dernier a mis fin au suspense et a rassuré les 8.000 autres propriétaires de campings en France.
Depuis mi-mars et le début du confinement, « ça a été psychologiquement dur car on a eu peur de ne pas ouvrir du tout cette année », avoue Régis. Aline parle d’un « coup de blues en avril-mai ». Le couple habite sur le site. « On bosse toute l’année pour ouvrir… », souffle Régis. Pendant le confinement, le téléphone s’est arrêté de sonner. Les annulations de réservation se sont succédé. « Certains matins, il y avait dix annulations en même temps qui s’affichaient sur mon ordi… », se souvient Aline. Depuis quinze jours, la sonnerie du téléphone retentit à nouveau.
Des réservations encore timides
Et surtout, depuis mardi, le camping a rouvert ses portes. L’affluence est forcément encore faible. Cinq ou six jeunes des Deux-Sèvres ont réservé un mobil-home pour quelques jours. Un grand-père profite du soleil avec son petit-fils. 30 % des locations (165 emplacements dont une centaine nue) sont réservées en juillet (80 % le sont les autres années à la même époque), 40 % en août (contre 100 % d’ordinaire). « On est plein de mi-juillet à mi-août », commente Régis. Les jours à venir vont être décisifs. Bonne nouvelle, les Hollandais, fidèles de la Bretonnière, sont autorisés à venir en France cet été.
En attendant, un protocole de mesures sanitaires a été préconisé par la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air. Les responsables de la Bretonnière n’ont pas lésiné sur les moyens, même si « on ne veut pas que le camping soit anxiogène et rappelle le confinement », espère Régis.
Deux salariés supplémentaires en raison des mesures sanitaires
Petit tour des 6 ha arborés. Marquages au sol («Gardez 1 m de distance ») à l’accueil et au bar, une quinzaine de distributeurs de gel hydroalcoolique disséminés là où les touristes risquent de se croiser le plus souvent, plexiglas au snack et à l’accueil… Nouveauté : une application permet une communication instantanée entre les gérants du camping et les clients censée éviter trop d’allers-retours à l’accueil et quelques contacts humains toujours à risque. « Un avantage pour la logistique », selon Régis, et surtout un moyen de communication qui tombe vraiment à point nommé compte tenu du contexte sanitaire.
Deux personnes ont été recrutées par ailleurs en plus cet été. Une pour faire respecter la distanciation sociale dans les deux espaces aquatiques : un baigneur pour 4 m2, soit 28 à 30 clients par bassin. Au plus fort de la fréquentation, il peut y avoir 80 touristes dans une piscine. Pour les transats, un produit virucide sera à disposition. « On veut responsabiliser les clients, explique Aline. A eux de nettoyer quand ils laissent leur transat… »
Incertitude pour le club enfants
Autre employée enrôlée pour lutter contre le coronavirus : « une sorte de madame pipi des sanitaires ». Plusieurs salariés, tous équipés de masques ou visières, vont tourner du matin au soir pour nettoyer éviers, toilettes et douches au fur et à mesure des passages des touristes. Pour les soirées, « pas de queuleuleu et de checks avec les clients ». Les tables seront bien espacées. Une bâche peut-être même installée devant les chanteurs pour que les spectateurs soient à l’abri… des postillons.
Une grosse incertitude règne sur la tenue des clubs enfants à partir de 6 ans et jusqu’à 12 ans. « On a envie d’ouvrir, mais on attend les consignes officielles », reconnaît Régis. Les deux animateurs sont dans les starting-blocks.
« On n’a eu aucune hésitation à venir au camping, confie malgré tout Léa, une jeune touriste, en vacances avec plusieurs amis. Et puis, on est tellement habitués à la distanciation sociale, au nettoyage des mains etc. Cela ne nous change pas trop, mais on est vraiment dans l’esprit vacances. » Dans celui de la fiesta boom boom ?