De Carmen à Mélisande, des héroïnes d’opéras célèbres
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 11, 2015
Au Petit Palais, à l'occasion du tricentenaire de l'Opéra Comique, Carmen, Lakmé, Manon, Louise revivent grâce à une foule d'oeuvres d'art et de documents d'époque. Magique pour les amateurs d'art lyrique et de théâtre.De Carmen à Mélisande, mais en passant également par Antonia, Olympia et Giuletta, Lakmé, Manon, Angélique et Louise, toutes ces héroïnes d’opéras sont nées à Paris, à l’Opéra Comique. Et pour célébrer le troisième centenaire de son existence, le dit Opéra Comique, outre une imposante exposition de costumes au Centre national du Costume de scène, à Moulins*, dévoile à Paris, au Petit Palais, quelques trésors, ou touchants ou fascinants, liés à ces ouvrages lyriques éclos Salle Favart avant de faire la conquête du monde. Des trésors aujourd’hui dispersés dans les collections nationales ou les collections particulières dont on les a exhumés.
Carmen et la mort de Bizet
En face de l’exposition Velazquez au Grand Palais qui voit s’amasser chaque jour des foules considérables, l’exposition du Petit Palais "De Carmen à Mélisande, drames à l’Opéra Comique" a quelque chose de délicieusement confidentiel. Trop confidentiel d’ailleurs, car toutes les héroïnes des ouvrages qu’on y célèbre sont fameuses dans tout l’univers, à commencer par Carmen dont l’opéra qui porte son nom est toujours réputé être le plus représenté de par le monde.
Pour Carmen justement, par qui commence l’exposition, on découvre le fameux portrait de la cantatrice Célestine Galli-Marié peinte par Lucien Doucet dans le costume avec lequel elle créa l’opéra de Bizet, un portrait qui d’habitude trône au Musée de l’Opéra de Paris. On voit aussi, chose émouvante, un uniforme de soldat porté au moment de la création de "Carmen" en 1875. Un uniforme que vit Bizet de ses yeux et qui fut porté par l’un des choristes d’alors, interprétant le rôle de l’un des camarades de Don José. Et il y a plus touchant encore : la partition de "Carmen" rédigée par le compositeur ; cette note inscrite sur le registre de l’Opéra Comique relatant la mort de Bizet à Bougival dans la nuit du 2 au 3 juin 1875 ; et ces souvenirs de Galli-Marié qui eut la prescience de la fin prématurée du compositeur, à 36 ans, au moment où, dans le tragique trio des cartes du IIIe acte, elle chantait la veille même "la carte impitoyable répètera : la mort".