Dans le Pas-de-Calais, le cauchemar des inondations à répétition : « Avec l’eau, on ne peut rien faire »

Pieds nus dans ses claquettes en plastique, Yannick Carpentier est figé sur son pas-de-porte, les yeux rivés sur l’eau qui dévale la rue Adrien-Danvers, dans la basse ville d’Arques, près de Saint-Omer (Pas-de-Calais). Il est 9 heures du matin ce mercredi 3 janvier, et, ici, tout le monde a compris qu’elle ne s’arrêterait plus. Il n’y a plus rien d’autre à faire qu’attendre les ravages de la crue. A partir d’une certaine hauteur et d’un certain débit, l’eau de la Basse-Meldyck, alimentée par l’Aa, est comme folle.

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Boue et essence mêlées

Auxiliaire de vie auprès de personnes âgées, Aurore a reçu un appel de sa directrice lui disant qu’elle pouvait ne pas travailler mercredi. Ça tombe bien, elle a vraiment mieux à faire : « J’ai guetté les employés municipaux et négocié une dizaine de sacs pour protéger aussi le local commercial d’à côté. Il est désaffecté. La dernière fois, l’eau de chez eux est arrivée chez nous par les murs. » Une eau mêlée de boue et d’essence quand les cuves de la station Intermarché, située à 200 mètres, ont débordé. Une puanteur.

Un peu plus loin, un véhicule de la sécurité civile de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) attend l’officier qui fait le point avec des pompiers locaux. Il a roulé toute la nuit pour être à pied d’œuvre ce matin, comme une centaine d’autres qui viennent d’arriver en renfort dans le département. Un tracteur de la municipalité poursuit la distribution de sable aux habitants menacés. Trop tard pour une partie du quartier où l’eau qui dévale frôle déjà les pas-de-porte.