Crise sanitaire : l’exécutif se déploie en Île-de-France

 Les prochains jours seront décisifs », prévient un conseiller à Matignon. La situation sanitaire de l’Île-de-France inquiète l’exécutif, qui mise sur des évacuations sanitaires massives et une accélération de la vaccination pour éviter de confiner la première région de France et ses douze millions d’habitants. « Nous procédons à un suivi précis, mais il n’y a pas encore de configuration de réunion pour prendre de nouvelles décisions », assure l’entourage du premier ministre, qui indique que le gouvernement souhaite à tout prix « éviter de procéder à un tri entre les patients à l’hôpital ».

Jean Castex devrait s’exprimer ce soir depuis l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, où il visitera le service de réanimation. Le chef du gouvernement se rendra demain au centre de vaccination de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) avant une nouvelle visite dans un établissement de santé francilien, probablement en Seine-Saint-Denis. De son côté, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal suivra dimanche une opération d’évacuation sanitaire de patients covid.

Ça monte beaucoup en Île-de-France. Le président ne veut pas reconfiner mais n’aura pas la main qui tremble s’il devait s’y résigner. Si on se prend l’ascenseur, on devra de toute façon fermer le robinet », observe un interlocuteur quotidien du chef de l’État. « Il faut s’attendre à ce que de nouvelles mesures soient prises. » La piste d’un confinement est donc sur la table, pour bloquer la prolifération du variant britannique. « On suit avec attention les chiffres. Dans les écoles, les contaminations sont en tout cas contenues, le taux de positivité des tests est inférieur à 1 % », pointe un ministre, alors que des rumeurs sur une éventuelle fermeture des écoles circulent. « On n’en est pas là », nuance-t-on.

« Confiner l’Île-de-France alors qu’on est en plein dans l’anniversaire du premier confinement, le signal politique serait terrible », s’inquiète un conseiller de l’exécutif. « Ça peut être moralement compliqué : c’est le film ‘Un jour sans fin’ appliqué à l’année », redoute un ministre.