Crash d’EgyptAir : la deuxième boîte noire repêchée
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 17, 2016
Alors que les enquêteurs s'apprêtaient à fouiller la première boîte noire de l'Airbus A320 d'EgyptAir,retrouvée mercredi soir, la seconde boîte était localisée et repêchée. Près d'un mois après le crash, ces deux avancées devraient aider les enquêteurs à faire la lumière sur les causes du drame qui a fait 66 morts le 19 mai dernier.
C'est le « John Lethbridge », un navire de la compagnie française Deep Ocean Search (DOS), qui a repêché les deux boîtes noires dans la zone du crash, à environ 290 km au nord de la côte égyptienne, entre la Crète et l’Égypte, à une profondeur qui n'a pas été précisée.
On dispose désormais de l'enregistreur de voix CVR (Cockpit Voice Recorder), qui concerne les conversations dans le cockpit, et du Flight Data Recorder (FDR), qui enregistre tous les paramètres de vol. Comme la première, la seconde a été retrouvée « en morceaux » mais les équipes de recherches ont pu récupérer « la partie la plus importante de l'enregistreur, qui contient la mémoire de l'appareil », selon la commission d'enquête.
Les deux enregistreurs de vol doivent être transférés au Caire, où les techniciens éyptiens, épaulés par les experts français du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) et du constructeur européen Airbus, vont analyser leurs données. « Le contenu de la (première) boîte noire sera (…) analysé dans un département spécialisé du ministère de l'Aviation civile au Caire », a indiqué à l'AFP un responsable du ministère. « Si la mémoire est endommagée, on va l'envoyer à un laboratoire à l'étranger pour des analyses plus poussées », a-t-il précisé. Le BEA va dépêcher ce vendredi au Caire un autre enquêteur.
L'hypothèse d'un attentat contre l'Airbus avait d'abord été avancée par l’Égypte, mais cette thèse a cédé du terrain au profit d'un incident technique, notamment du fait de l'absence de revendication et en raison d'alarmes signalant des défaillances. Juste avant la chute de l'avion, et deux minutes durant, le système de transmission automatisé de messages de l'appareil avait indiqué que dix alarmes s'étaient déclenchées à bord. Elles signalaient de la fumée dans le cockpit, dans une toilette et sous la cabine de pilotage, ainsi qu'une défaillance de l'ordinateur gérant les commandes de l'avion. L'avion avait effectué un virage brutal à 90 degrés sur sa gauche, puis une vrille de 360 degrés à droite, avant d'entamer sa chute fatale.
A quoi servent les «boîtes noires»
Le CVR fonctionne comme un magnétophone et contient généralement jusqu'à deux heures de conversations: voix du commandant de bord et du copilote, communications entre le cockpit, le chef de cabine et les hôtesses et stewards, mais aussi des bruits d'ambiance dans l'avion.
La seconde boîte de l'appareil (FDR) enregistre justement seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol (vitesse, altitude, augmentations de puissance moteur, les inclinaisons, les variations de vitesse trajectoire…).