Coupe du monde de rugby 2019 : un début réussi, mais compliqué, pour le XV de France
Écrit par Jonathan PIRIOU sur septembre 21, 2019
Les pronostics, comme la météo, peuvent se tromper : on redoutait la pluie et la défaite. Il n’y eut ni l’une ni l’autre. Qu’en dira-t-il, ce supporteur croisé aux abords du stade ? Qu’en dira-t-il, ce visiteur grimé en Napoléon ? « Impossible n’est pas Français », peut-être. Citation facile, mais bon résumé du peu de crédit accordé à ce XV de France avant la rencontre.
Les Bleus ont finalement attendu le meilleur moment pour détromper les pessimistes : une victoire accrochée et d’autant plus méritoire (23-21) sur l’Argentine, pour leur premier match de la Coupe du monde, dans un stade de Tokyo presque comble, samedi 21 septembre.
e match à peine terminé, les coups ont continué quelques secondes. Le temps d’une bagarre quasi générale pour solder cette rencontre si éprouvante, si haletante. Mais cette fois-ci, les nerfs français ont tenu bon. En première période. En seconde. Jusqu’à l’ultime coup de sifflet.
Combien de matchs précédents, ces deux dernières saisons, les Bleus avaient-ils cédé sur le tard ? Gallois, Sud-Africains et Ecossais ont leur petite idée sur la question. Rien de tel, donc, cet après-midi. Malgré cette 68e minute,lorsque après avoir couru derrière le score pendant la majorité du match, l’Argentine repasse devant (20-21) sur une pénalité.
Pour quelques secondes à peine ! Un drop de Camille Lopez, à peine entré en jeu, et le XV de France reprend le dessus (23-21) pour le conserver jusqu’au bout. Le premier drop pour la France en Coupe du monde depuis celui de François Trinh-Duc, en 2011, contre l’Angleterre.
Sur le terrain, joie simple d’hommes à qui l’on prédisait la défaite. Rien de tel, malgré aussi cette 79e minute : nouvelle pénalité sifflée en faveur de l’Argentine. Emiliano Boffeli la tente, excentré côté gauche. Ratée à nouveau. « Tout le monde nous voyait perdants, on était annoncés dans une poule très compliquée, a rappelé Lopez après match, au sortir des vestiaires. On a fait une bonne chose ce soir. »
Une deuxième mi-temps, longue, très longue….
Qu’elle fut longue, cette fin de match ! Et douloureuse à suivre !A la mi-temps, la France menait 20 à 3 : essais de Gaël Fickou, puis, sur un fort beau mouvement, d’Antoine Dupont, transformés à chaque fois par Romain Ntamack. Au retour de la pause, l’Argentine prenait l’ascendant. Ou plutôt, la France déclinait, encaissant un 18-3 lors de ces quarante dernières minutes : essais argentins de Guido Petti et de Julian Montoya, dont un seul transformé. Camille Lopez, toujours : « Cette seconde période va nous servir pour cette compétition et c’est tant mieux parce que ça va nous mettre une petite piqûre de rappel. On a fait une seconde mi-temps où on est privés de ballon et c’est justement là où on se met en danger. »
La sono d’après-match a rendu hommage aux Français. « On ira tous au paradis », chantait Polnareff. Les Bleus se verraient surtout en quarts de finale de la Coupe du monde, pour commencer. Leurs supporteurs aussi, chantant tantôt « Allez les Bleus », tantôt La Marseillaise. C’est désormais fortement envisageable, sous réserve des trois matchs suivants, qui détermineront les deux équipes qualifiées du groupe C. D’abord face aux Etats-Unis (le 2 octobre) et les Tonga. Puis, surtout, face à une Angleterre que l’on présente comme imprenable. Mais, après tout, les pronostics et la météo…