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Coronavirus : Pourquoi la grève des enseignants risque d’être très suivie ce jeudi

Écrit par sur janvier 13, 2022

Le mois de janvier est dur », a reconnu lundi Jean-Michel Blanquer sur France 2 en évoquant la situation sanitaire dans les établissements. Il faut dire que lundi, le ministère de l’Education dénombrait 50.000 cas d’élèves positifs sur les derniers jours et 10.553 classes fermées, soit 2 % des classes en primaire. Des chiffres qui pourraient empirer les prochaines semaines.

Face à la flambée de cas d’Omicron, les équipes pédagogiques ont eu droit à deux changements de protocole la semaine dernière *. Et un autre ce lundi, annoncé par le Premier ministre au JT de 20h de France 2 **. Ce qui a entraîné pour les directeurs d’école, les principaux de collège et les proviseurs un surcroît de travail et un nouvel exercice de pédagogie pour briefer les personnels et les parents d’élèves. « Ce changement permanent est lié à l’évolution du virus », a justifié Jean-Michel Blanquer sur France 2, rappelant que son objectif est de « laisser les écoles ouvertes ».

Un front uni

Il n’empêche que sur le terrain, l’exaspération semble à son comble. « La situation depuis la rentrée de janvier engendre une pagaille indescriptible et un fort sentiment d’abandon et de colère parmi les personnels des écoles », a dénoncé le SNUipp-FSU dans un communiqué. « Face à l’augmentation des cas à traiter, nos collègues sont à un niveau de fatigue et d’exaspération élevé. Ils ont le sentiment de ne pas pouvoir bien faire leur travail », indique à 20 Minutes Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire Berlioz à Vincennes (Val-de-Marne) et secrétaire général du SNPDEN-UNSA.

Et les annonces de Jean Castex n’ont pas fait retomber la colère. Bien au contraire. « Après cette intervention au 20h de France 2, ceux qui hésitaient vont avoir encore plus de raison de faire grève »​, a réagi sur Twitter Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp, estimant que les personnels et les élèves seraient encore moins bien protégés avec ces mesures. « Le gouvernement vise-t-il la lutte contre l’épidémie ou la gestion de la diffusion du virus pour une immunité collective ? », interroge de son côté Stéphane Crochet, secrétaire général du Se-Unsa.

Une lassitude qui a poussé la plupart des syndicats d’enseignants à lancer un appel à la grève pour ce jeudi, dans les premier et second degrés. S’il n’est pas étonnant que le Snes-FSU, le Snalc, la CGT Educ’action, Sud Education, SNE et FO soient en première ligne dans cette contestation, le fait que le Se-Unsa appelle à la grève est moins attendu. « Ce syndicat s’adresse à des enseignants qui sont habituellement moins grévistes que leurs confrères. Le fait qu’il appelle à la mobilisation montre qu’il est mû par un mécontentement fort de sa base », explique Laurent Frajerman, chercheur au centre d’histoire sociale de Paris I et à l’Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire (FSU). Et le Sgen-CFDT, qui avait d’abord communiqué sur son intention de ne pas faire grève, a pour finir décidé dimanche de rallier le mouvement « faute de réponse satisfaisante à ses revendications ». « Ces dernières années, ce syndicat a participé une fois au mouvement contre les retraites en 2019. Il n’est pas coutumier de ce mode d’action », souligne le chercheur.

Les cadres de l’Education nationale s’y mettent

Fait encore plus rarissime : trois syndicats de cadres de l’Education nationale s’associent au mouvement : le Sui-Fsu, le SI.EN Unsa (qui représente les inspecteurs de l’Education nationale) et le SNPDEN (qui réunit des chefs d’établissement). « Nous souhaitons manifester notre fatigue et notre difficulté à faire ce qui nous est demandé. Mais il ne s’agit pas de faire de l’anti-Blanquer ou de l’anti-Macron », précise Bruno Bobkiewicz. « C’est la grosse surprise de ce mouvement. Même si depuis presque trois ans, les directeurs d’école et chefs d’établissements subissent de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire et ont l’impression d’une improvisation du ministère », commente Laurent Frajerman.