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Coronavirus : « Je suis sortie avec mes amis », « j’ai envoyé mon enfant à l’école »… Ils refusent de s’isoler malgré leur contamination

Écrit par sur janvier 26, 2022

Difficile de lui échapper. Pas une semaine ou presque sans que l’on ne soit cas contact, contaminé, voire réinfecté par le coronavirus. La faute au très contagieux et omniprésent variant Omicron, qui a entraîné plus de 500.000 contaminations ce mardi. Mais après deux ans de pandémie et de contraintes quotidiennes, pour certains, la coupe est pleine et malgré leur contamination, ils décident de ne pas observer l’isolement prescrit par les autorités sanitaires.

D’autres, eux, font le choix de ne plus faire tester leur enfant quand il est cas contact, et rédigent de fausses attestations sur l’honneur, quitte à l’envoyer avec des symptômes à l’école. Un choix à l’encontre des recommandations des autorités sanitaires, qu’ils assument et expliquent à 20 Minutes.

« Si les soignants peuvent continuer à travailler, pourquoi pas moi ? »

« Confinement, couvre-feu, troisième dose de vaccin et gestes barrières : depuis le début de la pandémie, j’applique à la lettre toutes les consignes du gouvernement, plante Wilfried*, 27 ans. Mais aujourd’hui positif au Covid-19, je ne m’isolerai pas. Je travaille avec mon père dans une TPME de carrosserie et peinture, où je suis le seul peintre. Si je m’arrête, l’entreprise ne peut pas fonctionner correctement, explique le jeune homme. Je fais donc le choix de continuer à travailler, mais avec un masque FFP2 et en prenant toutes les précautions. Après tout, si les soignants peuvent continuer à travailler, pourquoi pas moi ? »

Comme lui, Mélanie*, 27 ans, vaccinée, refuse que le virus ait un retentissement sur son travail. « Je suis responsable d’un entrepôt logistique, où les cas Covid-19 et cas contact se multiplient à une vitesse folle, décrit-elle. On manque de personnel, qu’on n’arrive plus à remplacer. Alors, quand je suis cas contact, je ne fais pas de test, je ne peux pas me permettre d’être absente. En revanche, pas question de se relâcher sur les gestes barrières ».

Ce sentiment de ne pas pouvoir s’arrêter, Marcel*, étudiant de 20 ans, l’a aussi éprouvé. « L’année dernière, je n’ai pas validé ma première année, mais j’ai été admis en deuxième année. Ma seule chance d’être repêché, c’était de valider ce troisième semestre, mais j’ai été testé positif au moment où j’avais plein d’examens et de travaux à rendre. Je ne pouvais faire l’impasse car mes notes étaient déjà limites, donc j’ai préféré aller en cours et aux examens », confie-t-il. « C’est malheureux, mais je peux le comprendre, compatit Rodrigo Arenas, représentant de la FCPE. C’est compliqué de s’isoler face à de tels enjeux. Le problème ici, c’est qu’on ne leur propose pas de protocole adapté pour leur passer leurs examens même s’ils sont peu ou pas symptomatiques ».

S’il n’y a pas de moyens pour assurer l’école à distance, c’est impossible »

Car les protocoles sanitaires peuvent mettre les nerfs à rude épreuve. Quand Mathieu* a fait tester ses deux enfants de 4 et 6 ans, cas contact, « j’ai décidé de les laisser aller à l’école malgré le résultat positif, raconte le père de 36 ans. Ils étaient asymptomatiques, j’ai considéré que je ne mettais personne en danger, puisque les personnes à risques sont vaccinées. Et puis, je ne me voyais pas garder mes enfants une semaine à la maison en étant en télétravail. C’est impossible de me concentrer, je dois les mettre devant des écrans et pour eux, cela se traduit par un retard d’apprentissage ».