Coronavirus : faut-il s’alarmer de la forte hausse des cas en Meuse et Meurthe-et-Moselle ?
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 12, 2020
Une recrudescence ? En quelques jours, les cas de coronavirus ont été multipliés par trois dans deux départements du Grand Est, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle, comme le signalent les données récentes de l’Agence régionale de santé (ARS), publiées jeudi 11 juin.
Avec des conséquences tangibles : l’activité de la cité judiciaire de Nancy a ainsi été réduite au minimum, après la révélation de trois cas de Covid-19 avérés parmi les fonctionnaires et les magistrats. Faut-il s’alarmer de cette flambée de cas ? Non, estiment pour l’instant les autorités de santé. Explications.
Le taux d’incidence a triplé en Meuse et Meurthe-et-Moselle
Etablis par l’Agence régionale de santé du Grand Est, ces graphiques montrent que le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas pour 100 000 habitants, a triplé entre le 1er et le 8 juin en Meuse et en Meurthe-et-Moselle.
Après une très nette décrue jusqu’à fin mai, on note une remontée des cas. En Meurthe-et-Moselle, le taux est passé de 7 nouveaux cas pour 100 000 habitants le 1er juin à 22,2 le 7 juin. En Meuse, il a bondi de 7,7 nouveaux cas pour 100 000 habitants le 2 juin à 27 le 7 juin.
Ces chiffres sont cinq à six fois supérieurs à la moyenne nationale (4,3), et presque trois fois supérieurs à la moyenne régionale (8,8). Et surtout, explique l’Agence régionale de santé du Grand Est, citée par France Bleu Meurthe-et-Moselle, le seuil de vigilance est considéré comme dépassé, avec un taux supérieur à 10 cas pour 100 000 habitants. En revanche, le seuil d’alerte, qui est fixé à 50 personnes positives pour 100 000 habitants, n’est pas atteint.
L’activité du tribunal réduite, un lycée fermé
A Nancy (Meurthe-et-Moselle), ces nouveaux cas se sont traduits par des mesures de fermeture ou de réduction d’activité. Mercredi 10 juin, le procureur de la République François Pérain indiquait ainsi qu’“à la suite de la révélation de trois cas de Covid avérés parmi les fonctionnaires et les magistrats” (un cas révélé le 5 juin, deux le 9 juin), l’Agence régionale de santé avait demandé aux autorités compétentes de “réduire l’activité de la Cité Judiciaire au minimum”. Quelque150 greffiers et fonctionnaires ainsi que 61 magistrats y travaillent, soit 211 personnes, sans compter les vacataires et les différents contractuels. “L’ensemble du personnel ayant été sur site depuis le 28 mai” devait être convié à réaliser un test, a indiqué pour sa part l’ARS.
Le lycée Henri-Poincaré de Nancy a également été contraint de fermer ses portes depuis lundi, alors que deux membres du personnel administratif et technique de l’établissement ont été testés positifs au Covid-19. Plusieurs cas sont également signalés dans un autre établissement, le lycée Henri-Loritz, qui n’était pas fermé jeudi 11 juin, signale le site actu.fr.
Le préfet du département a d’ailleurs “sonné l’alerte” mercredi 10 juin, en signalant “une forte hausse des contaminations dans le département depuis une semaine“.