Coronavirus : A quoi va ressembler la nouvelle application TousAntiCovid
Écrit par Jonathan PIRIOU sur octobre 22, 2020
- L’application TousAntiCovid doit être mise en ligne jeudi. Son arrivée a été annoncée par Emmanuel Macron le 14 octobre dernier.
- Elle doit remplacer l’application Stop Covid, lancée le 2 juin, qui n’a été téléchargée que 2,6 millions de fois, soit huit fois moins que chez nos voisins allemands ou britanniques.
- TousAntiCovid devrait reposer sur la même technologie que StopCovid, en offrant des services supplémentaires.
On le sait depuis quelques jours : l’application StopCovid laisse place à sa remplaçante TousAntiCovid. La mise en ligne de cette application, annoncée le 14 octobre par le président Emmanuel Macron, est prévue pour jeudi. Pour l’instant, peu de communication gouvernementale sur cet outil censé accompagner la stratégie de lutte contre le coronavirus en France. 20 Minutes fait le point.
Comment ça va marcher ?
Pour ceux qui avaient déjà installé StopCovid, pas la peine de désinstaller l’application, elle se mettra à jour toute seule. Pour les autres, TousAntiCovid sera téléchargeable sur la base du volontariat. Pour économiser la batterie des smartphones, l’une des critiques faites à StopCovid, la nouvelle mouture de l’application ne sera pas active en permanence en arrière-plan. Il faudra donc l’activer chaque fois que l’on a l’impression de prendre un risque, au même titre que le port du masque ou le gel hydroalcoolique. Selon Le Parisien, l’application pourrait demander à l’utilisateur de taper un code postal pour éviter d’avoir recours à la géolocalisation, une méthode vivement critiquée.
Le gouvernement veut également en faire « avec nos restaurateurs, avec l’ensemble des cafetiers (…) tous les professionnels, un outil pour mieux alerter, tracer » afin d’« identifier les foyers de contamination, les remonter et prévenir », a souligné Emmanuel Macron. Au Royaume-Uni par exemple, l’application permet aux clients de fournir plus facilement leurs coordonnées aux restaurants et pubs grâce à un lecteur de QR code.
Que contiendra-t-elle ?
Le gouvernement a affirmé sa volonté de rendre l’application plus interactive. Alors que StopCovid proposait des fonctionnalités assez basiques, l’offre de service s’étoffe sur TousAntiCovid. « Ce sera une application (…) où il y aura des informations : comment circule le virus, où vous êtes, où sont les points pour se faire tester (…). Donc il y aura des informations générales, des informations plus particulières et locales », avait détaillé le président de la République. La liste des gestes barrières à respecter, par exemple, devrait aussi y figurer.
Quelle sera la technologie utilisée ?
Comme StopCovid, la nouvelle application devrait fonctionner sur un modèle centralisé (par opposition au modèle décentralisé favorisé par Apple et Google). Elle devrait rester basée sur le protocole Robert, un protocole de communication via Bluetooth imaginé par des scientifiques spécialisés dans la sécurité des données privées.
Cette architecture technique, la même que StopCovid, devrait toutefois l’empêcher de communiquer avec les autres applications européennes. En effet, les applications de traçage des cas de coronavirus d’Allemagne, d’Irlande et d’Italie sont désormais interconnectées dans le cadre d’un système qui pourrait concerner au total 20 pays européens. Mais ce système ne fonctionne pas avec les applications basées sur un protocole « centralisé » choisies par la France et la Hongrie.
Une nouvelle société doit remplacer fin octobre le français CapGemini qui travaillait jusqu’alors gratuitement comme chef de projet sur l’application. Elle sera désignée via une procédure d’appel d’offres, et le plafond mensuel de dépenses lié à l’application augmentera, de 100.000 euros aujourd’hui à « probablement autour de 200.000 euros », a indiqué Cédric O.
Pourquoi StopCovid c’est fini ?
Depuis son lancement début juin, l’application StopCovid a été installée un peu plus de 2,6 millions de fois, soit bien moins que les applications allemandes et britanniques, téléchargées respectivement 16 et 18 millions de fois. Conséquence : peu de personnes se sont déclarées malades sur l’application (7.969 cas positifs) et seules 472 notifications ont été envoyées à de potentiels cas contacts.