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Écrit par sur novembre 30, 2024

Les rebelles syriens poursuivent leur offensive et entrent dans Alep

Au troisième jour de leur offensive surprise contre les forces gouvernementales syriennes, les factions armées rebelles sont entrées vendredi dans Alep, la deuxième ville de Syrie, pour la première fois depuis 2016.

“En moins de trois jours de combats, et alors que les défenses du régime syrien s’effondrent, le groupe salafiste Hay’at Tahrir Al-Cham (HTS) et d’autres organisations rebelles alliées ont réussi à pénétrer dans Alep” vendredi, rapporte El País.

“C’est la première fois que des forces opposées au gouvernement de Bachar El-Assad mettent le pied dans la deuxième ville syrienne depuis fin décembre 2016, date à laquelle s’était achevée l’évacuation des derniers bastions rebelles d’Alep”, après l’entrée de la Russie dans la guerre civile syrienne pour soutenir le régime, note le quotidien madrilène.

Il n’y a pas eu de combats, et pas un seul coup de feu n’a été tiré, alors que les forces du régime se retiraient”, a assuré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. “Les autorités syriennes ont fermé l’aéroport d’Alep, ainsi que toutes les routes menant à la ville”, précise le quotidien britannique.

Portraits de Bachar El-Assad arrachés

L’Orient-Le Jour raconte que “les images de combattants armés arrivant de manière triomphale dans de grandes artères de la deuxième ville de Syrie ont rapidement circulé”, alors que “des images de portraits du président syrien Bachar el-Assad arrachés” faisaient le tour des réseaux sociaux.

Le quotidien libanais relaie également les témoignages d’“Aleppins opposés au régime, déplacés internes ou en exil”, pour qui “ce renversement de situation a provoqué l’euphorie”.

“Les rebelles ont atteint Alep, grâce à Dieu. C’est la ville dans laquelle je suis né, de laquelle j’ai été déplacé. La ville où j’ai vu la mort de près, où j’ai connu les plus beaux mais aussi les pires jours de ma vie”, a ainsi témoigné dans un message audio Abdelkafi Al-Hamdo, “un professeur d’anglais qui avait dû fuir Alep après sa chute aux mains des forces loyalistes et vivait depuis dans la province d’Idlib”, bastion des rebelles.

Le nord de la Syrie bénéficiait ces dernières années d’un calme précaire, depuis le cessez-le-feu instauré en mars 2020 entre les rebelles et le régime de Bachar El-Assad, sous l’égide de la Russie et de la Turquie.

Depuis leur départ de la région d’Idlib, mercredi à l’aube, les rebelles se sont emparés “d’une cinquantaine de villes et villages ainsi que d’une section de l’autoroute stratégique M5”, qui relie Damas à Alep, relève Middle East Eye. Une offensive qui constitue “le plus grand revers” essuyé par Bachar El-Assad “depuis des années”, juge le site.

Bombardements russes

“Les scènes qui se sont déroulées ces trois derniers jours – dans les vidéos et les images partagées par les rebelles et les médias syriens – rappellent étrangement les débuts de la guerre civile” en 2011, observe le New York Times. “Comme les fois précédentes, les rebelles affirment avoir pris le contrôle d’une série de villes, de quartiers, de bases militaires et d’armes, tout en appelant les soldats du gouvernement à faire défection et à rejoindre leurs rangs”.

Le président syrien a tenté de riposter et “des avions de guerre russes et syriens ont bombardé jeudi des zones contrôlées par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie, pour tenter de repousser l’offensive”remarque Al-Jazeera. Mais ils n’ont pu ralentir les rebelles dans leur marche vers Alep.

D’autant que pendant leur avancée, “les rebelles se sont emparés de dizaines de chars, de véhicules blindés et de pièces d’artillerie abandonnés par l’armée régulière dans sa fuite précipitée, provoquant un effet boule de neige dans lequel, à mesure qu’ils avancent, [les rebelles] deviennent de mieux en mieux armés”, explique El País.

Pour Axios, le calendrier de l’offensive n’est sans doute pas fortuit. “Les rebelles ont lancé cette attaque alors que le Hezbollah, l’Iran et la Russie, qui ont tous aidé Assad à reprendre le contrôle d’Alep en 2016, sont affaiblis et à bout de forces, alors qu’ils mènent également des guerres au Liban et en Ukraine”, analyse le site.