Colère de Canal+ : “Pour le Conseil d’État, c’est trop tôt pour se prononcer sur l’avenir de C8, mais, pour nos salariés, c’est trop tard. C’est invraisemblable et incompréhensible ! 400 familles qui dépendent de ça”
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 22, 2024
“Pour le Conseil d’État, c’est trop tôt mais, pour nos salariés, c’est trop tard”, a réagi auprès de l’AFP un dirigeant du groupe Canal+ France, Gérald-Brice Viret, après que l’instance a jugé “prématuré” le recours de la chaîne C8 contre la perte de sa fréquence télé. La plus haute juridiction administrative a estimé vendredi que ce recours était “irrecevable” car il a été déposé avant la finalisation de la procédure par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel.
“Cette décision nous paraît invraisemblable et incompréhensible”, a déclaré M. Viret, directeur général de Canal+ France chargé des programmes et des antennes, à l’AFP.
Selon le Conseil d’Etat, un nouveau recours pourra être déposé quand le régulateur aura annoncé la liste définitive des chaînes retenues, en décembre.
Propriété du groupe Canal+, C8 a été écartée en juillet de la présélection pour le renouvellement de sa fréquence, qui s’achève fin février.
“Pour le Conseil d’Etat, c’est trop tôt mais, pour nos salariés, c’est trop tard”, a commenté M. Viret, en jugeant que l’absence de C8 de la présélection était “extrêmement préjudiciable dès maintenant”. “Il y a 400 collaborateurs qui attendent avec beaucoup d’angoisse ce qui va se passer à partir du 28 février”, a ajouté le dirigeant.
“Le 28 février, c’est demain. On envoie les grilles de fin d’année, et les collaborateurs me demandent: +Qu’est-ce qu’on fait à partir du 1er mars?+. J’ai 400 familles qui dépendent de ça” et ont “une épée de Damoclès au-dessus de la tête”, a argumenté M. Viret.
Selon lui, le président Maxime Saada et les autres dirigeants du groupe Canal+ vont se réunir “dès lundi” pour discuter d’un éventuel futur recours.
“Il y a un véritable engouement autour de C8”, a assuré M. Viret en citant la pétition lancée par la chaîne pour demander le maintien de sa fréquence. Elle cumulait 830.000 signatures vendredi après-midi.